L'ENIGME DE LA BASTIDE ROSE

Rappel du premier message :

Poppy, les mains gantées de caoutchouc, retaillait les magnifiques lauriers roses plantés autour de la terrasse de la Bastide Rose ( elle aussi ! )
Le soleil de Provence tapait fort ce matin-là et soudain un reflet sur la terrasse attira son regard.
" Oh non ! Encore ! Ca commence à bien faire ! " s'écria Poppy en découvrant le couteau ensanglanté sur la grande table blanche en fer forgé.
Elle lâcha son sécateur et empoigna le couteau, un Laguiole finement ciselé et à la pointe acérée.
" Olivier ! Viens voir !" appela-t-elle.
Mais Olivier resta sourd à ses appels.
Elle pénétra dans la cuisine dans l'aile droite de la bastide, le couteau à la main.
" Tu me déranges, Maman ! je suis en pleine préparation de mon Papeton d'aubergines au coulis de tomates et l'ambassadeur arrive ce soir avec 12 invités.
Je dois être à la hauteur de mes 3 étoiles, sinon c'est la ruine assurée" répondit-il sans daigner lever les yeux.
" Mais, mon chéri, c'est important !" soupira Poppy.
" Mais oui, mais oui. Une autre fois, hein, Maman. Tu me casses la créativité pour rester poli...Laisse-moi travailler. Ce restaurant, c'est tolute ma vie , tu le sais !
Poppy quitta la pièce, outrée.
Pas facile d'élever seule un enfant, surtout un fils !
Qui a de qui tenir !
Elle ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour Jackie. Même topo !
Elle frissonna.
Puis elle gravit l'escalier en bois qui menait à sa chambre, la Chambre Rose.
Elle rangea le couteau au fond d'un tiroir de la commode bois de rose sans même prendre la peine d'enlever le sang séché. A quoi bon ? Elle savait de toute façon...
Elle choisit le tiroir du bas, celui où elle rangeait ses nuisettes roses.

Soudain, elle se mit à sangloter.
Ce rose, tout ce rose lui donnait la nausée.

Et puis, et puis, le flash-back...
Encore et encore...

Des coups de feu, un tailleur rose maculé de sang...

" Ah ! Rose ! Si tu avais su..."

Très fort, du mystère jusque dans l'écriture de l'histoire ... La fiction pose un pied dans la réalité ...

Les lieux, les époques et les personnages s'entremêlent. Comme Nerwen, je nage en pleine imagination.
Mais que S'EST-IL PASSE ? quel est ce mystérieux fil rose conducteur ?

Le pot aux roses ou plus exactement une espèce de vase en forme de main, était posé sur la commode sous la photo du défunt patriarche, accrochée au mur. Il y avait d’autres photos en noir et blanc, qui entouraient la sienne, la plus grande : celle du fils aîné mort au combat et celle d’une de ses filles décédée dans un accident de voiture.
Dans la paume rose de la main, un couteau Laguiole taché de sang séché, à peine dissimulé sous un mouchoir brodé de l’initiale « R »…
Poppy blêmit.
Tout le monde savait que le Patriarche avait abondamment trompé Rose, son épouse avec des starlettes hollywoodiennes.
De là à imaginer que Rose aurait pu…
Poppy se dit « Arrête de délirer ! Le pauvre homme a été assez puni comme cela, en finissant paralysé dans une chaise roulante et emporté ensuite par une crise cardiaque qui lui fut fatale ! »
Alors ?
« R » pour Rose ou « R » pour « Revenge » ???
Poppy décida de mettre son imagination fertile en veilleuse.
Elle fit bien.
Car une cascade de tragédies s’abattit sur la famille de Rose à partir de 1963.
Les Etats-Unis et le monde entier s’émurent des malheurs successifs.
Poppy fit une dépression nerveuse, puis s’en remit.
Elle ne parla jamais à personne de sa découverte et finit par croire à un mauvais rêve dû à l’abus de champagne.
Pierre, pressé par Poppy se retira des affaires et acheta la Bastide Rose en Avignon.
Ils y coulèrent des jours paisibles jusqu’à ce qu’un accident vasculaire emporte son cher mari.
Jusqu’à ce qu’au lendemain des funérailles, Poppy reçut un paquet par la poste.
Il contenait un couteau Laguiole enveloppé dans un mouchoir brodé d’un « R »
Peu après, un camion pénétra dans la propriété et délivra une sculpture monumentale pour le parc. Pierre en était grand amateur.
Mais il n’avait certainement pas commandé celle-ci ...
Poppy fit une dépression que tout le monde mit sur le compte du chagrin.
Mais elle se rétablit et décida d’oublier tout cela.
Rose, quant à elle, bien qu’ayant atteint l’âge canonique de 1OO ans, suçait maintenant les pissenlits par la racine et était bien incapable de tuer qui que ce soit !
Quoique…
Il y a un an, son dernier fils, le célèbre sénateur décéda d’un cancer.
Et un autre paquet, semblable au premier arriva à la Bastide Rose.
Poppy avala une boîte entière de somnifères non sans s’être débarrassée du colis en le jetant dans le puits au fond du parc.
Olivier la découvrit juste à temps pour lui sauver la vie, lui fit la leçon.
Poppy jura de ne plus recommencer…

D'un côté, tu donnes des réponses :

Citation :

Elle rangea le couteau au fond d'un tiroir de la commode bois de rose sans même prendre la peine d'enlever le sang séché. A quoi bon ? Elle savait de toute façon...

de l'autre, tu nous entraînes dans un mystère encore plus insondable

Et Marylin, et la CIA ?
Et QUI envoie les paquets ?????????????

Oui, QUI?
Amanda tu excelles dans l'art de brouiller les pistes...

« Olivier ! Mon Dieu, je n’y avais pas pensé !
Je croyais que c’était l’ambassadeur qui était visé ! Oh, non, pitié de grâce, pas mon fils ! Qu’il vive en paix ! Je ferai tout ce qu’on voudra, mais laisse-le moi, Seigneur ! »

Poppy se précipita à la cuisine et découvrit une scène terrible :

Un médecin du Samu ( appelé par Marjorie sur son portable), penché sur Olivier couvert de sang , entre les Papetons d’Aubergines d’une part et Gerald et Marjorie, l’air hagard, d’autre part .

« Allons, Madame, pas de panique, il s’en sort à bon compte. On l’a assommé, c’est tout. Un peu de repos et demain il sera sur pied. »
Olivier expliqua qu’il n’avait absolument pas vu venir le grand coup sur la nuque qui le projeta au sol et lui provoqua un saignement de nez.
Ensuite, le néant, il ne se souvenait de rien.

« Mais pourquoi cette mise en scène, alors ? » s’enquit l’ambassadeur.
« Oui, on vous veut, c’est clair ! » renchérit Marjorie toujours partante pour fourrer son nez dans les affaires des autres.
« Pourquoi ? Vous êtes menacés ? Par qui ? »

Poppy, rassurée, retrouva incroyablement vite ses esprits et son aplomb.
« Mais cela ne vous regarde absolument pas ! Rentrez chez vous et merci pour tout ! »
Gerald et Marjorie, échaudés, reprirent la route sans demander leur reste.

Poppy aida Olivier à se coucher. Il s’endormit immédiatement.

Poppy redescendit dans son boudoir rose , puis s’approcha du téléphone posé sur sa table de chevet.
Cette fois, les pièces du puzzle se recomposaient une à une dans sa tête.

D’une part, la malédiction des Kennedy qui ne serait éclaircie que 5O ans après la mort de Jackie quand on ouvrirait le fameux dossier secret…
D’autre part, la jalousie rétrospective d’une femme trompée et déboussolée qui ne trouva que cette ridicule main rose pour crier « revanche »…
Et enfin, enfin, la vengeance féroce d’un homme, un mari délaissé qui ne cessa de suivre pas à pas les épisodes de la vie de la femme qui l’avait abandonné…

Poppy composa lentement un numéro de téléphone.
La voix blanche, elle articula : « C’est bon, Jean-Marie ! Tu as gagné ! Tu peux tout arrêter maintenant. J’accepte de t’épouser. Maintenant, demain, c’est comme tu voudras ! »

Puis, elle ouvrit le tiroir de la commode rose, là où elle avait caché le Laguiole et s’allongea sur le lit, le couteau à la main.
Elle se releva pour enfiler sa plus jolie nuisette rose puis se recoucha et se trancha les veines d’un seul coup…

…Mais elle se rata car il ne faut jamais trancher de gauche à droite, mais de haut en bas !
Ca ne pardonne pas, Poppy !

Mais ce n'est pas le moment de craquer, Poppy ! Qui te dit que ce cinglé de Jean-Marie ne va pas pourrir la vie de ton fils, maintenant ?
Heureusement que tu t'es râtée, ton histoire ne peut pas s'arrêter comme ça !

Mais si, si, Silhène, l'histoire s'arrête là....

A toi d'imaginer la suite...

Arrghh ! C'est trop dur, Amanda, je m'étais attachée à Poppy et à son étrange vie !

Merci pour cette histoire qui laisse dans son sillage un parfum de mystère. Et dire qu'il falloir attendre jusqu'en 2044 pour connaître la véritable histoire des Kennedy !!!

Citation :

Mais elle se rata

C'eut été dommage que l'aventure se termine là pour Poppy . Avec le Jean-Marie, il y aura peut-être des arrangements possibles ? De là, à voir la vie en rose, il y a un pas que je ne franchirais pas ...

Chouette histoire, Amanda !

Ne vous inquiétez pas pour Poppy, elle va très bien !
Car Poppy existe bel et bien, quoique n'ayant pas vécu les aventures que je lui ai attribuées.
Par contre les évènements tragiques qui ont affecté Rose Kennedy, John et Jackie sont hélàs bien réels, ainsi que l'ouverture d'un hypothétique testament 5O ans après la mort de Jackie.
J'ai rencontré Poppy et elle m'a gentiment permis de prendre des photos et ne se formalisait pas de ma "future" saga, elle en a vu d'autres, m'a-t-elle dit en riant !

.Poppy n'a pas connu le président, elle n'a rencontré Pierre que lorsqu'elle avit 18 ans, mais a très bien connu Jackie " Une femme douce et intelligente, pas du tout la poupée présentée dans les médias" ( je cite ) Elle est aussi très proche d'Ethel Kennedy, la veuve de Bobby, le frère de John, assassiné lui aussi !

Car, mes amis, La Bastide Rose existe aussi, ainsi que le fils de <Poppy et son restaurant.
Poppy s'est remariée avec un ami d'enfance de Pierre Salinger, Aygulf le Cesne.
Et c'est ensemble qu'ils organisent des expos dans le parc avec les oeuvres gigantesques que vous avez pu voir sur mes photos.
Je vous suggère d'aller voir l'expo qu'elle présente actuellement et jusqu'au 4 octobre avec ses documents personnels " The making of a president :John Kennedy"

La Bastide Rose
Poppy and Pierre Salinger Foundation
99, Chemin des Croupières
84250 Le Thor ( près d'Avignon, Cavaillon et l'Isle s/Sorgue)
www.pierresalinger.org

Un double merci Amanda, pour nous avoir ramené la Poppy de l'histoire et nous avoir présenté son alter ego dans la vraie vie.

Mais euh... j'en veux encore moi... Amanda, une suite s't'plaît!

Mais Madeleine je ne peux quand même pas l'assassiner, elle est tellement charmante !

Sisi, tu peux, tu as mon autorisation