Bad boys...

Et tant pis si, parfois, ses interro se soldent par des « Faible » des «Insuffisant». Il pourra toujours se rattraper en deuxième session, en septembre. Quand on a des parents prêts à payer... Quelle importance ! Qu'importe les larcins dont il est coutumier, et dont il n'a que faire d'ailleurs, puisqu'il a tout ce qu'il lui faut, mobylette, disques et fripes à la mode.

Il n'est pas très joli garçon et il le sait. Il est marrant, entraînant, mais son frère –l’étudiant en médecine- est beaucoup plus beau que lui. Les filles lui courent après et il n’en profite même pas. Alors que lui en est réduit à faire le pantin et à gesticuler, pour attirer leur attention. Pour le moment, elle lui plaît sa dernière copine. Enveloppante, longue… Un corps de rêve. D'accord, ça ne se voit pas à travers les oripeaux en jeans qu'elle adore. Mais puisque lui le sait !

Et là, à Klemskerke, aux soirées du King, il vient d'en rencontrer une autre. Des vacances super! Le week-end de Pâques, il aura son amie de V***, qui va venir le voir, et celle-ci, le reste du temps. Le voilà le centre de la bande de jeunes qui hante les salons de l'hôtel. Il épate son copain Jean-Luc, et, condescendant, l’appelle parfois Jean-Puce. Il l’aime bien, le charrie un peu… Jusqu’au jour où… Son copain tombe amoureux. D’une fille plus âgée que lui, deux ans au moins, et si différente d’eux! Il ne conçoit même pas comment cela a pu arriver à Jean-Luc.

C’était au début d’une série de slows. Son ami a invité cette Mirjam à danser, était-ce la musique? L’ombre mouvante? Ils ont été surpris par un soudain accord parfait, entre eux, un mélange d’harmonie, de rythme silencieux et de douceur dans le contact –ni trop lointain, ni trop proche… Fragilité d’une heure miraculée dans le Temps.

Il sent Jean-Luc fragile. Que va-t-il faire ? Lâcher son beau jouet et le laisser vivre son amour de vacances ? Ou les casser tous les deux ? « Elle ? Tu l’as pas bien regardée ? Qu’est-ce que tu vas fiche avec elle ? »