Ceci n’est pas un sous-vêtement, c’est le lieu de tous les fantasmes. Fantasmes masculins, peut-être parfois féminins. En tissus, en cuir, en plastique ou en diamants. Le rêve est à portée de bretelle.
Par cet endroit fantasmatique et fantasmé peuvent passer de nombreuses envies. Des rires ou des déceptions, des A, des B, des C, et au plus grand bonheur [ou malheur] de certain(e)s, des D, des E ou même des F… Ceci est le lieu de l’apprentissage de l’alphabet, jusqu’à un certain point. Oublions donc les G et toutes les lettres suivantes. Culture inachevée de nos fantasmes.
Ce soutien-gorge est aussi l’endroit du handicap. Trop petits ? Trop gros ? Maux de cœur ou mal de dos, tout y passe et finis les fantasmes. Place au scalpel. Le soutien-gorge n’est plus le seul à parfois être en plastique, sa contenance lui tient compagnie. Contenance de silicone, pour une meilleure apparence. Vie terminée dans la poubelle, remplacé par la taille plus performante, une taille au-dessus dans l’alphabet.
Parfois sans bretelle, pour être plus élégant, il n’est pas celui qu’on voit mais celui qu’on imagine. Discrétion presque visible. Caché sous des couches de vêtements ou sous un petit pull transparent, discret ou apparent, bretelles ou épaules nues, l’agrafe à franchir avant l’insoupçonnable nudité.
Ceci est le soutien d’une femme au bon moment. Moment pressé, languissant, ou obligatoire. Il est le cap de l’adolescente en quête d’une féminité trop longtemps attendue ou peut-être gênante.
Ceci n’est pas réellement ceci sinon, pourquoi un tel nom ?
Je pars, bretelles à l’épaule, m’acheter de nouveaux sous-vêtements pour une poitrine en manque de soutien. Ma gorge se porte très bien.