« Dis quand tu danses, à quoi tu penses ?
Dis quand tu danses, à quoi tu penses ? »*
Mes vacances ont commencé sur cette mélodie. Je savais que ce ne serait pas vraiment des vacances. Comme tous les étés depuis cinq ans, je mets ma personne à contribution et je travaille. Mais j’avais rencontré Alice. Et je ne le savais pas encore, mais Alice allait m’apporter toute la légèreté si longtemps recherchée par mon corps, par ma conscience. Alors au final, c’était comme des vacances. Voire même mieux.
On arrive début septembre, je ne peux pas dire que je ne suis pas fatiguée, que je n’ai pas envie de partir au soleil mais j’ai passé les meilleures vacances depuis des années. Les vacances qui laissent un arrière-goût d’amitié.
D’un commun accord, Alice a passé deux mois chez moi, par impossibilité de se loger ailleurs et avec un plaisir toujours grandissant d’être ensemble.
Cette légèreté que l’on ressent quand on est à l’arrière d’un scooter. On a l’impression de rouler vite alors qu’on n’est qu’à 50. On prend le vent dans le visage ainsi que dans le cœur. Et Alice qui me disait « mais Caro, ne te prend pas la tête, vis pour toi, arrête de vivre pour les autres ! ». Et elle n’avait pas tort, Alice. Alors j’ai commencé à exister pour moi, à me faire plaisir, à suivre mes envies. Et ça fait du bien. Tellement anodin et pourtant si important, le fait d’exister pour soi.
Alice. Une si belle amitié âgée d’à peine deux mois. Une osmose des pensées et des rêves. Des soirées entre filles, au restaurant, sur le scooter en balade, devant la télé, à la plage ou à la piscine. Des danses, des rires, des pleurs ou des discussions sur les hommes, sur la vie et tout le reste. Des boutiques, des coiffeurs, comme deux vraies filles. Peu importe, c’était bien. L’échappatoire à tout le reste.
Puis Alice a dû partir, bien loin, à l’autre bout de France, parce qu’il faut bien suivre le temps, continuer pour se créer un avenir à la hauteur de ce que l’on veut. Et moi je suis restée. J’ai alors compris que les vacances étaient terminées. Ca fait trois jours et j’ai encore ma gorge serrée parce qu’elle va me manquer. Elle qui représentait la légèreté, elle mon amie, qui m’a laissé un peu de sa joie de vivre. Je sais alors, par nos messages communs chaque jour, que c’est comme si elle habitait à côté et que nous nous reverrons. Et je garde dans ma bouche et dans mon cœur, ce petit îlot d’amitié de deux mois. Je le mets de côté et je le garde précieusement, ce trésor.
Et ce qui me vient, instinctivement, à la fin du texte, c'est Lamartine...
"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !"
*La chanson que je cite en début de texte :
https://www.youtube.com/watch?v=Y4-_XANoM0Q