Un été en demi-teinte

Comme le temps alternant entre grosses chaleurs, orages, pluie et fraîcheur, mon été fut de même.
Envie de m’éloigner de Kaléïdoplumes, pour retrouver l’envie de vous retrouver, l’envie à nouveau de proposer, de partager, de reprendre plaisir à écrire et à vous lire. Premier été, en presque quatre ans d’existence de mon « bébé », que le besoin de prendre l’air se fait sentir aussi pressent, aussi longtemps.
Mais l’éloignement fait qu’au moment de reprendre contact, après quelques semaines de silence, je suis tout à coup rongée par le trac, par les doutes : comment reprendre possession du lieu ? Seront-ils là ? Auront-ils eux-aussi l’envie, le plaisir de retrouver les chemins de Kaléïdo ?

Un mois de juillet différent, si différent des autres mois de juillet. D’abord une belle rencontre entre ma sœur de sang et ma sœur de cœur. Puis une photo improbable prise à l’endroit même ou nos cœurs se sont accrochés, dans ce bout de montagne des Pyrénées, et qui scelle notre écriture commune. Un livre à quatre mains qui, ainsi, trouve son écrin : une couverture, évidente et transpirant du bonheur de ce projet fou.

Un voyage en forme de défi, pour découvrir le grenier de la France puis Paris, le Louvre et des chefs d’œuvres que j’ai rêvés si souvent de voir de mes yeux voir.

Un beau mois de juillet.

Et puis un mois d’Août rempli de la peur de ne plus savoir écrire. A chercher désespérément l’inspiration, sur les sentiers de montagne, ou près de l’eau. Poser les mains sur le clavier, chaque jour, chaque soir, sans qu’une seule phrase ne sorte. Se poser des questions : et si j’avais tout écrit ? Et si j’avais tout rêvé ? Et si j’avais tout ressenti ? Puisque je ne sais écrire qu’avec mes tripes, avoir tout vomi et n’avoir que du vide ! Avoir peur d’une vie vide de sens puisque sans mots pour la décrire.
Un jour, il y a sept ou huit ans, j’ai posé pour la première fois des mots sur mes émotions. J’ai reçu ça comme un cadeau, la peur que cela cesse m’a petit à petit quittée… jusqu’à cet été où ma plume est devenue sèche, où je me suis sentie vide, orpheline.
JE NE SERAI PLUS CAPABLE D’ECRIRE…

Et enfin, ce soir ce texte, certes très imparfait, mais je sens à nouveau au creux de mon ventre cette urgence : elle me murmure que j’ai encore des choses à dire !