« Ce n’est pas parce que j’ai peur de l’enfer que je suis gentille », dit-elle en l’embrassant.… Mais simplement parce que je suis complètement barge, mon cœur, tu vas vite t’en apercevoir.
Ah pardon, il ne faut pas dire « barge », mais « psychiquement instable », notre époque est très politiquement correcte, c’est écœurant.
Inutile de te rappeler mon passé, disons simplement que je l’ai embelli quand je t’ai rencontré.
Evidemment, sinon comment aurais-tu accepté de fréquenter une folle furieuse ?
Je t’ai capturé, emmené ici, tu ne retrouveras jamais les tiens. Eh oui, comme disait la chanson : « …fallait pas m’quitter, tu vois, il est beau le résultat… ».
Je suis désolée pour toi, j’imaginais vraiment que nous arriverions à quelque chose de normal, une vie avec un mariage en blanc, des gosses, et tout le toutim.
Jusqu’à hier tu ne t’es douté de rien, hein, pendant ces années de vie commune ?
Il est vrai que me suis tenue à carreau, mais ça n’a pas suffit, et tu as finalement fini par avoir des doutes.
C’est toujours comme ça. Un beau jour, le docteur Jekyll réapparait et impose sa loi.
D’autres avant toi en ont fait les frais.
Oh ne t’inquiète pas, ton agonie ne durera pas très longtemps, quelques minutes tout au plus, je ne suis pas attirée par la souffrance plus que ça.
Tu pleures ? Mais il ne faut pas, trésor, qui peut t’entendre ici, au milieu de nulle part ?
Je te l’ai expliqué, je suis complètement givrée. C’est mon excuse, mon passe-droit, à l’acte abominable que je m’apprête à commettre.
Regarde-toi, tu es ligoté, bâillonné, et drogué par-dessus le marché.
Il le fallait bien, sinon comment aurais-je fait pour te trainer jusqu’ici ?
Accepte ton karma et résigne-toi, c’est fini, il est trop tard !
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L’homme se réveille en sursaut, le cœur battant, envahi d’une peur panique.
D’un air inquiet, il observe sa compagne endormie à ses côtés.
Un doute l’assaille…..