Personne n'oubliera les images passées en boucle à la télé depuis quelques jours.
Une catastrophe, une de plus en Haïti.
Aucun besoin d'en rajouter dans l'horreur.
Nous pouvons bien sûr envoyer de l'argent à la fondation de France par ex. (pour les français) ou d'autres assos comme la croix rouge.
Nous pouvons nous indigner aussi de voir l'avidité avec laquelle on filme l'indicible, comme si seules les images pouvaient toucher les cœurs.
Ici, sur Kaléïdoplumes, je vais vous demander autre chose: de penser à la population qui souffre en ce moment, mais pas pour faire un texte de plus, ou un article de plus.
Parce que forcément on y a tous pensé un peu plus, tous unis à un moment ou un autre: en regardant nos enfants manger de bon appétit par ex.
Je vais vous emander non pas une union dans la peine, mais une réunion dans la réflexion, de ce que nous possédons et de ce qu'à notre minuscule échelle d'écrivants nous pouvons partager, ensemble, en regardant dans la même direction.
J'aimerais qu'on pense à tous ces peuples qui souffrent, autrement!
Voici donc la consigne de la semaine.
une consigne pour Haiti
une consigne pour voir les choses autrement
une consigne pour conjurer les images choc et la fausse compassion.
Vous l'enfant d'un pays privilégié, développé, industrialisé à outrance, vous ouvrez votre cœur à un enfant d'un pays moins favorisé, en voie de développement, au prise avec la précarité, le manque de tout. Un pays qui vient de connaître la descente aux enfers. Haïti aujourd'hui, le soudan hier, la Turquie ou l'Arménie avant-hier.
Tendez votre main et offrez à celui qui vous fait face, de quoi redonner vie à l'espoir.
Il n'a pas de visage, ou plutôt il a le visage d'un pays entier.
Vous lui tendez un main fermée sur quelque chose du domaine de l'invisible pour vous, du banal, de l'habituel. Quelque chose qui ne coute rien ou presque, dont la valeur a été oublié par le confort du quotidien.
Ce qui va passer de votre main à la sienne sera pour lui une force, un élan de vie.
Pour que, ensemble, vous puissiez croire en un demain un peu moins lourd.
Une poignée de terre, une chanson, un caillou, une étoile, une sandale, un foulard, un crayon, un verre d'eau.
Que sais-je.
C'est un petit rien et un grand tout.
C'est réfléchir à ce qu'on possède de trop, pour cheminer avec l'autre et aller de l'inutile, à l'essentiel.