Lyon, Quartidi 14 Messidor de l’an 1795
Adélaïde chérie,
Désolée de t’avoir fait courir de relais postal en relais postal, mais je tenais à brouiller les pistes. Plusieurs précautions valent mieux qu’une ! Je ne tiens pas à ce que la police puisse remonter jusqu’à nous.
Tu trouveras dans ce colis tout ce qu’il faut pour mener notre plan à bien. La petite fiole contient la potion faite par Fouquet et qu’il m’a apportée hier. Ne crains rien ! J’ai bien pris la précaution d’en envoyer une partie à Lord Elkington pour ses chevaux. Je n’en ai prélevé qu’un tiers pour nous, que j’ai remplacé par de l’eau.
Il te suffira d’y ajouter les quelques grammes d’Aconit napellus que j’ai subtilisés dans la sacoche de Fouquet. Ils sont dans le petit paquet de soie bleu. Fais-y bien attention ! Avec cela ton mari s’écroulera en un clin d’œil mais surtout fait en sorte qu’on ait l’impression qu’il y a eu une bagarre et qu’il s’est débattu.
Arrange-toi pour que l’on retrouve sous un meuble le bouton que j’ai déchiré du gilet de Fouquet. De même dépose quelque part le mouchoir brodé à son nom. Avec tous ces indices la police n’aura aucun mal à confondre cet idiot de Fouquet, qui sera bien en peine de se justifier !
Quand tout sera fini, on évitera de se voir pendant quelques temps. Dans quelques mois nous partirons chacune de notre coté aux Amériques. Il parait que là-bas chacun est libre. Nous pourrons alors vivre notre amour au grand jour.
Je t’aime
Marie-Caroline