J’aurais aimé être un homme et te faire la cour
T’apercevoir dans la rue et tomber raide dingue de toi
T’approcher, t’apostropher, t’intéresser, t’inviter à prendre un thé
Te prendre la main par dessus nos verres, plonger mon regard dans ton décolleté
J’aurais aimé t’entraîner dans mon lit
T’effeuiller lentement et te mettre à nu,
Caresser tes chevilles, baiser tes pieds, mordiller tes orteils
Et laisser mes doigts remonter doucement le long de tes jambes nues
J’aurais aimé enserrer ta taille, effleurer ton ventre
Dessiner la courbe de tes hanches
Prendre tes seins à pleine main
Et laisser ma langue fureter dans ton cou
J’aurais aimé renifler tes cheveux
Embrasser tes paupières
Mordiller le lobe de tes oreilles
Manger tes lèvres charnues
J’aurais aimé inventer des mots d’amour
Susurrés à contre-jour
Me glisser entre tes reins
T’inonder d’un plaisir sans fin
J’aurais aimé m’endormir dans tes bras
Me réveiller auprès de toi,
Te rhabiller avec délicatesse
T’offrir un déjeuner sur l’herbe
J’aurais aimé te demander en mariage
T’offrir la lune en partage
Entretenir la passion
Vieillir à l’unisson
J’aurais aimé être un homme et te faire la cour
Te rencontrer par hasard
Mais le hasard n’existe pas
Je suis femme et tu n’es que fantasme