Ils se sont arrêtés en haut des escaliers. Choqués, ils n’ont pas osé aller plus loin. Tout est tellement différent.
Ils sont restés là, tous les deux, côte à côte, contemplant sans le voir, l’océan devant eux.
Sur la plage, pas un chat, juste le sable à perte de vue et les saletés rejetées par la mer. Rien ! Rien que le vide, le désert.
Seul signe de vie, les oyats ondulant sous le vent.
Est-il possible que ce soit la même plage ? Ils ne reconnaissent rien.
Cette plage, qu’ils connaissent si bien pour y venir depuis plus de dix ans leur paraît étrange.
Pas le moindre point commun avec leur souvenir de cette plage accueillante, où tout le monde connaissait tout le monde.
Même l’océan est différent. Rien avoir avec celui dans lequel ils nageaient encore l’été dernier.
Ah ! l’été dernier c’était encore le temps où Mamilou les accueillait dans sa bicoque, une ancienne maison de pêcheurs dans le village tout proche. Mamilou, la seconde femme de son père était décédée en septembre.
La maison avait été vendue. Terminé, les vacances au bord de l’océan, à moins qu'une connaissance ne leur prête une maison. Hors de question de prendre une location. Il faut savoir profiter de ses relations.
Jamais, ils n’auraient du faire ce détour.
Ils auraient du filer directement sur Bordeaux où leurs nouveaux voisins les ont invité pour le week-end dans le manoir dont ils viennent d'hériter.
Ils font demi-tour.
« Finalement, nous avons perdu une heure. »lui dit-elle en montant dans la voiture.