Au loin, derrière la dune, on devine la crête blanche des vagues.
Une longue silhouette vient de s'arrêter à l'orée de la plage.
Elle est légèrement voutée.
La brise fait doucement tourbillonner le sable blond.
Jeu des couleurs : blondeur du sable, azur de la mer et blancheur de l'écume.
La silhouette fait un pas en avant.
Dans sa main droite elle tient quelque chose, morceau de papier, pan de tissu, à cette distance c'est difficile de dire.
La plage est vide. Même sur la digue qu'on aperçoit à peine, tout au fond, mince trait sombre, nulle trace de vie.
Le seul être vivant à des kilomètres à la ronde, c'est une longue silhouette sombre et légèrement voûtée.
Jeu des couleurs : blondeur du sable, azur de la mer et blancheur de l'écume.
Et soudain une touche de noir tranche sur ce camaïeu.
La silhouette s'avance vers la mer.
La démarche est lente, presque hésitante.
Image incongrue d'un être vivant au milieu de la solitude de la nature.
Et puis commence le lent effeuillage de l'ombre noire.
Pas à pas, elle quitte un par un ses vêtements. La blondeur du sable est maintenant traversée de petites taches sombres. Et chaque tache se rapproche un peu plus du bleu de l'eau.
La silhouette s'enfonce lentement dans l'eau.
Jeu des couleurs : blondeur du sable, azur de la mer, noir des vêtements et blancheur de l'écume.
Au loin, derrière la dune, on devine la crête blanche des vagues.
La brise fait doucement tourbillonner le sable blond.
La plage est vide. Même sur la digue qu'on aperçoit à peine, tout au fond, mince trait sombre, nulle trace de vie.
Et puis soudain un oiseau de papier traverse légèrement l'espace, tel un papillon en goguette. Sur une de ses ailes on peut lire « Nous avons perdu une heure ».
Un tourbillon plus tard, l'autre aile livre à son tour son message : « Une heure de plus ou de moins, quelle importance ? ».
Un coup de vent mutin se mêle soudain de la partie et la plage retrouve son silence de solitude.
Jeu des couleurs : blondeur du sable, azur de la mer, noir des vêtements et blancheur de l'écume.