Chez moi tranquille.
Ma forteresse solide qui me permet jour après jour d’être forte, tenir bon, serrer les dents encore une fois. Les murs sont devenus d’une épaisseur impressionnante.
Non pas pour me cacher des évènements et des expériences qui se font à l'extérieure de cette solide barrière, mais plutôt pour renforcer l’efficacité de tenir bon, pour justement vivre ces moments de vie exquise, sans justement m’écrouler.
Et si ces murs s’écroulaient?
Alors je serais exposer à cet environnement extérieure bien trop souvent plus sauvage, que je puisse accepter et qui m’est difficile d’admettre que j’en fait partie.
Chez moi tranquille.
C’est avec une certaine fierté dans mon regard que j’admire les beautés autour de moi qui font maintenant partie de mon quotidien. Il y a deux ans à peine je me l’étais promis de vivre comme ça. Ou le soleil brille et pénètre ces gros murs qui murmurent des mots de sécurité, confort et même de paix. Ou les couleurs éclatantes dans les choix des décors, explique la joie de vivre et de rire du fond profond de l’être. Ou les plantes en quantité expirent un bon air frais, bien oxygéné…
DRIIIING….
Ahhh la barbe! Quelle malhonnête interruption…de la visite ? Pour qui ? Et surtout pourquoi !?
Je me défais de mon petit nid créé à l’aide de coussins et de couvertures, comme un superbe cocon mouler très précisément et confortablement contre mon corps.
Je me dirige donc vers l’entrée prête à grogner contre l’intrus pour l’intimider
La main déjà sur la poignée, un pressentiment désagréable se fait entendre au profond de mon être….du même endroit d’où peuvent justement venir aussi ces rire réels et honnêtes.
J’ouvre quand même et me voilà face à face à mon cauchemar… la dépression en personne s’annonce d’une voix aiguë et toute à la fois grave :
Coucou tu te rappelles de moi ? On a fait connaissance il y a 8 ans en arrière ?
Je me suis dit : et si je venais te tenir compagnie pendant les semaines qui suivent ?¨
Quoi !??
Le sol vient de se transformer en sable mouvant sous mes pieds.
Visite inattendue, non invitée, absolument pas la bienvenue !
Une douleur soudaine dans la poitrine.
Je me sens exposée, humiliée et si nue devant sa présence.
Et je lui demande avec un ton accusatoire :
¨Mais que fais-tu chez moi ? Ne t’ai-je pas dit pendant notre dernière rencontre que tu n’avais pas intérêt à remontrer ton visage ici !?