Sigmund

Me voilà en psychanalyse.
Pour la troisième fois.
Si ça ne marche pas cette fois, je m’autodétruirai.
En sautant dans le canal.

Je n’ai pas un problème, j’en suis bourré.
D’abord, mon nom : Sigmund !
Prédestiné, ma maîtresse aurait pu y penser.
Hélàs, elle ne pense pas.
C’est sans doute pour cela que ses enfants
S’appellent Cendrillon et Pimprenelle.

Les thérapeutes qui se penchent sur mon cas
Tombent d’accord : je souffre de fétichisme !
Je ne peux me passer de la baballe rose qui fait « pfuiiit »
Quand je mords dedans,
Et je refuse de dormir ailleurs que dans le grand canapé du salon
Sur le plaid écossais qui sent le cheval.
Si on m’enlève mes doudous, je fais des crises d’angoisse et j’étouffe.

Je développe aussi une névrose obsessionnelle à l’égard des amants
de ma maîtresse.
Et comme elle en change souvent, la névrose devient phobique.
Je mords sauvagement l’individu, en pleine action, dans sa partie la plus charnue .
Et ses hurlements ne me font pas peur.
Je le regarde droit dans les yeux.
Je ne dis rien mais il sait : je ne parle pas aux cons, ça les instruit !

Je pousse plus loin mes délires, j’adore fouiller dans les tiroirs, surtout ceux qui contiennent les petits dessous de Pimprenelle. Ca sent bon !
Je dois faire un transfert, la nuit j’en rêve, mon inconscient me travaille surtout avec deux strings sous mes pattes.
Je frôle donc la perversion, pire je suis en plein dedans !
J’ai attaqué, tout crotté, le Prince Charmant de Cendrillon et maculé sauvagement son jean blanc.
J’ai balancé la besace du facteur à côté du petit étang et fait pipi sur les tomates de cette vieille garce de Madame Irène, laquelle m’a balancé un seau d’eau .

Et bien, ça m’a calmé vachement !

Depuis je ne bouge plus un cil, je ne peux plus rien avaler, je déprime.
Personne ne m’aime…

Je déprime et je pense à ma maman.
On nous a séparé il n’y a pas si longtemps.
Elle me manque vachement, elle était si belle !
J’ai une idée, je vais la retrouver, il le faut !
Et je changerai de nom…

Euh…Dip ???

Citation :

Je développe aussi une névrose obsessionnelle à l’égard des amants
de ma maîtresse

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