Nous ne nous touchions pas. Pourtant la présence de l'autre si proche nous soulevait la poitrine. C'était comme un fil qui nous reliait. Un fil que l'ardeur du film n'arrivait pas à détricoter. A la manière dont je savais comment se positionnait mon corps, je pouvais deviner comment le sien se mouvait auprès de moi. Nous étions enlacés par la pesante pénombre, et bercés par les paroles anglophones qui émanaient de l'écran. J'aurais tant souhaité que ce moment ne s'interrompt jamais. Tendrement, il titilla une mèche de mes cheveux. Nous en oubliions la foule pourtant si près de nous. Et tranquillement ma tête vint s'installer sur son épaule. Nos corps s'étreignirent. Nos cœurs se noyèrent. C'était notre première tendresse; et les lumières se rallumèrent brisant ce moment.