Seuls le vent et le sable savaient où ils allaient.
J’aime les chameaux …
Ce sont de braves bêtes, de celles auxquels on peut se fier surtout quand on est paumé en plein désert.
Eux peuvent avancer sans se retourner et trouver un puits.( Pas moi)
Eux peuvent crever de soif et ne pas en mourir.( Pas moi)
Eux connaissent le sable pour l’avoir foulé sous leurs pieds depuis des éternités.
( Pas moi)
Eux connaissent le vent qui soulève les dunes, et qui de son souffle en pleine gueule fait pleurer les yeux. (Moi aussi)
Ils se dirigent à la belle étoile dans le noir : c’est rassurant.
Surtout quand on tombe en panne comme par hasard dans le désert du Sahara. Mais y a-t-il vraiment des hasards ?
Les pannes de moteur ou d’essence, cela arrive tous les jours mais quand c’est « à mille milles de toute région habitée » on ne peut que se poser la question : Mais comment en suis-je arrivé là ?
C’est pourtant pas sorcier. Le hasard n’existe pas !( C’est ce qu’on m’a dit)
La faute en est à ce foutu avion usé, ou au ciel qui ne brille pas aujourd’hui ou encore mieux ,c’est la faute au sable et au vent qui m’envoie trop loin, là je ne veux pas ….
C’est toujours ainsi que je me réponds dans un premier temps de grande contrariété.
Jusqu’à ce que surgisse l’impensable là ,où je ne l’attends pas, à travers une drôle de petite voix d’ « un petit bonhomme tout à fait extraordinaire » qui me dit : « S’il vous plait dessine moi un mouton . »
Là « j’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre , j’ai bien regardé »autour de moi . Si au moins il m’avait demandé de lui dessiner un chameau, là, j’aurais pu, mais un mouton …
Les chameaux quant à eux n’avaient rien vu et rien entendu comme d’hab.
Ils étaient étalés sur le sable à rêvasser de je ne sais quel oasis perdu.
Je n’ai donc rien trouvé de mieux à dire : Mais qu’est ce que tu fais ( je crois bien avoir plutôt dit « fous ») là ?
Contrairement à moi , « mon petit bonhomme ne semblait ni égaré ni mort de fatigue ni mort de faim ni mort de soif , ni mort de peur…. »
Ah quelle aventure… Je ne vous la raconte pas en entier j’en aurais pour plus de nonante pages en comptant les dessins.
Je ne vous en donne que le fin mot : « Apprivoiser » oui c’est çà : Du petit Prince, j’ai appris à m’apprivoiser…
Maintenant je sais un peu plus où je vais…