Seconde chance

José ne voulait pas, et surtout ne devait pas, se faire prendre.
Mais les meilleurs plans peuvent révéler des failles, il s’en apercevait maintenant. Trop tard.

Ses commanditaires avaient été très clairs : il s’occupait de la transaction, et ensuite disparaissait.
Mais l’affaire avait mal tourné, les membres des gangs s’étaient évaporés, et il s’était retrouvé piégé, comme un bleu.

Enfermé dans ce fourgon rempli de flics, il comprit avec terreur que sa vie ne valait plus grand-chose.
Bientôt un mec passerait à proximité de lui et le descendrait. Un contrat de plus pour un tueur à gages.

Sa vie passable lui explosait maintenant douloureusement à la figure, de jeunesse corrompue et futile en âge mur empli de combines pourries pour simplement survivre, même pas vivre convenablement.

Il avait espéré mieux, pourtant. Une femme aimante, des gosses gentils, un couple équilibré, comme il en existe tant.
Mais il s’était lancé sur le mauvais chemin. Le dangereux, celui qui fait mal, celui qui isole.

Perdu dans ses réflexions, le pauvre bougre n’entendit pas tout de suite le flic en civil qui lui parlait dans le fourgon. Ses paroles finirent cependant par se frayer un chemin dans son cerveau court-circuité par le désespoir et la peur.
L’homme s’exprimait d’un ton assuré, et ses mots le percutaient comme les balles qu’il n’avait pas encore reçues. Il semblait au courant de choses importantes, du fonctionnement des gangs, des réseaux, des trafics. Il proposait un marché, avec des clauses comportant les termes de tribunal, protection des témoins, changement de vie.

Alors José parla. Pour sauver, peut-être, sa peau.
Le flic écouta scrupuleusement, un dictaphone posé sur le siège, un carnet de notes dans les mains. Au bout de longues minutes, il se détendit enfin, un sourire carnassier aux lèvres.

Depuis, José vit en pleine campagne, sous le nom de B.C. Il travaille dans une ferme et habite une coquette petite maison dans un village paisible où personne ne lui pose de questions dérangeantes.

Il savoure tous les jours la seconde chance que le destin lui a accordé.

Ouais: il a intérêt à savourer chaque instant au fin fond de sa campagne, le José, parce que les balances finissent souvent, très souvent de la pire des façons...

Une histoire pas très jolie, jolie...
Une seconde chance qui ( comme le dit Cats) risque de ne pas durer...
J'aime bien la première partie de ton texte, moins la seconde.
Pour ma part, je pense que si tu avais laissé une fin plus ouverte ( comme dans le texte de Sel), laissant plus de place à l'imaginaire du lecteur, ton texte aurait gagné en valeur.
Je me serais arrêtée à " un sourire carnassier aux lèvres"...
Eventuellement, ajouter une seule phrase comme " et ouvrit la porte du fourgon. José sauta et reprit la route..."
Enfin, je ne suis pas sûre, à toi de voir.
Votre avis, les autres plumes ?

Je me rends compte, en lisant vos coms que le texte laisse sceptique, voire mal à l'aise...
Ce n'était pas mon intention première, mais le résultat est là
C'est peut-être parce que l'histoire est amorale et laisse la part belle à un type peu recommandable.

@ Amanda, j'aime bien parfois les fins ouvertes mais je les les trouve souvent frustrantes. Là je voulais vraiment montrer que José "s'en sortait", enfin en tout cas changeait de vie et laissait derrière son passé

Celà dit, toutes vos remarques sont les bienvenues

Ah la belle histoire crapuleuse de tous les protagonistes....

une seconde chance ??
Les "balances" ne font pas de vieux os !!!

A vrai dire, je n'étais pas certaine d'avoir tout compris, car cela me semblait "trop beau" qu'il puisse s'en sortir ainsi...Mais le titre et les coms m'ont permis de voir ce qu'il en était.

Il semblerait donc que malgré tout, ta fin soit quand même "ouverte" : après lecture des commentaires, on se demande "alors finalement, balance s'en sortira ou s'en sortira pas ?

Perso, j'aurais carrément enlevé la dernière partie, laissant l'imagination du lecteur faire son chemin .
Est-ce que je t'ai dit Silhène, que tu avais fait d'énormes progrès depuis que tu écrivais ici? Tes textes sont de plus en plus aboutis, et franchement, il faut que je cherche la petite bête pour te faire un com négatif

@ Alainx, Sel, merci pour vos coms

@ Admin, ch'sais plus quoi dire !