En accéléré.

Ma vie se déroule à l’envers.
Lancée à toute allure, mon train me mène
En ligne droite à la fin de toute chose.
De part en part, la vie des autres s’écoule
Je la vois en accéléré, je n’en distingue rien
Elle est tellement étrangère à ce que je suis

Je ne suis qu’une ombre de la nuit
Une ombre qui dérange
Qui va plus vite que la vie même
Dehors, tout est noirceur, bassesse
Faux semblants, lâcheté
Hypocrisie
Tout n’est qu’uniformité
Tout se ressemble
A la même dégaine et les mêmes refus
Enfermé dans mon wagon, je n’en vois qu’une ruée sombre
Que je traverse à mon rythme
Indifférente à ce qui ne peut plus m’atteindre

La nuit porte en elle une vie dont vous ne savez rien
Comme elle ne sait rien du jour qu’elle transperce
Et c’est très bien comme ça

Les ombres de la nuit sont fugaces
Libres et intemporelles
Le monde entier leur appartient
Elles le façonnent, le malaxent
Le transforment à leur guise
Au gré de leur envie
Aucune limite à leur imaginaire
Elles ont toute la place laissée vacante
Par la foule compacte et pressée
Qui court après le temps

L’ombre que je suis a tout le temps
Le temps d’être autre
De le revendiquer
Le temps d’exister
D’être vraie

L’ombre que je suis est née de sa rencontre
Avec la lumière qui la guide
Sans qui elle n’existerait pas
Et si elle traverse aussi fugacement vos vies
C’est qu’elle court se perdre en elle

Et c’est très bien comme ça.

Decidement cette consigne inspire rapidos!!!

Citation :

Et c’est très bien comme ça.

J'ai essaye d'imaginer ce texte en prose mais la video invite a mettre en bouts de phrases comme les images se succedant rapidement

j'aime particulierement ce passage

Citation :

Enfermé dans mon wagon, je n’en vois qu’une ruée sombre
Que je traverse à mon rythme
Indifférente à ce qui ne peut plus m’atteindre

et la fin

Citation :

L’ombre que je suis est née de sa rencontre
Avec la lumière qui la guide
Sans qui elle n’existerait pas

moi, pour cette consigne, je crois que je vais rester sur le quai et regarder defiler vos textes...

C'est curieux, je ne sais pas très bien pourquoi
ce texte m'a fait penser à Édith Piaf...

Peut-être à cause de « une ombre de la nuit » ?
(dans Milord, je crois...)

Tout ton texte tourne autour du mot "ombres"
dans le subway... il y a l'ombre, la vitesse et l'indicible
Et on retrouve tout ça chez toi

Il est des ombres qu'on aimerait bien suivre ...
Un texte prenant, envoûtant et que je trouve éminemment triste.

"La nuit porte en elle une vie dont vous ne savez rien
Comme elle ne sait rien du jour qu’elle transperce
Et c’est très bien comme ça"

J'aime ce passage enveloppé de mystère
et celui-ci me parait lui faire écho positivement...

"L’ombre que je suis a tout le temps
Le temps d’être autre
De le revendiquer
Le temps d’exister
D’être vraie"

J'ai l'impression que tu prends la place du dormeur.

Mais sait-il se qu'il se passe autour de lui ? Je pense qu'il représente la population diurne qui traverse sans voir, sans regarder, sans s'intéresser à la vie nocturne ; qui en est incapable ou en a peur ?

Tu lui montre qu'il doit se réveiller, pourquoi pas s'éveiller à un autre monde.

[mode hors sujet]Les wagons sont réservés aux marchandises, même si les heures de pointes font ressembler les voitures à des boites de sardines ou à des fourgons à bestiaux[/mode hors sujet]

la notion de wagon est volontaire, et dans le sens que tu cites pour mémoire, feuille
et non, je me suis plutôt identifiée à la femme assise, en début de clip, qui regarde défiler les quais, à toute allure, en étant elle-même immobile

madeleine, pas triste non. je l'ai au contraire écrit dans un sentiment... d'affirmation très prononcé

alain, c'est vrai qu'il y a cette phrase, dans cette chanson de Piaf... mais je n'y ai pas pensé, non. néanmoins, c'est une remarque qui m'intéresse...

coum', ombre, lumière et indicibe... c'est un bon résumé de pas mal de mes mots, en effet

cats', tu as relevé un passage que j'ai bien aimé écrire... je te laisse deviner lequel

sprite... toi, tu sais déjà mais merci encore de m'avoir suggéré cette mise en vers

merci à tous pour votre lecture

Comme catsoniou j'ai retenu ce passage...

"L'ombre que je suis à tout le temps
le temps d'être autre
de le revendiquer
le temps d'exister
d'être vraie"

ça donne de l'espoir je trouve !

Un poème très prenant qui me "parle". Merci Pati et

A lire, et ... à relire.
Superbe texte Pati, j'ai retenu aussi le passage qui fait écho en moi :

pati a écrit:

L’ombre que je suis a tout le temps
Le temps d’être autre
De le revendiquer
Le temps d’exister
D’être vraie

Un peu envoutée par ton texte. Et l'impression que tu gardes tes mystères..."et c'est très bien comme çà"...!

à l'envers ou allant vers???

bravo j'aime beaucoup.

nerwen, tornade, merci à vous deux

brigou, de l'espoir ? je ne sais pas trop... tant mieux si c'est ce qu'on y voit

bruyère, oui je les garde, en effet. merci pour ta lecture

sol-eille, plutôt à l'envers. le "allant vers" est de toute façon notre lot à tous... on y va juste de façon plus ou moins consciente

J'aime cette rencontre entre l'ombre et la lumière, cette rencontre allant vers...

j'aime beaucoup ton texte
j'aime la rupture entre la première partie, sombre et la deuxième, libre

j'aime la transition qui interpelle le lecteur

Citation :

La nuit porte en elle une vie dont vous ne savez rien
Comme elle ne sait rien du jour qu’elle transperce
Et c’est très bien comme ça

et la "conclusion" avec la petite phrase

Citation :

L’ombre que je suis est née de sa rencontre
Avec la lumière qui la guide
Sans qui elle n’existerait pas
Et si elle traverse aussi fugacement vos vies
C’est qu’elle court se perdre en elle

Et c’est très bien comme ça.

et qui interpelle à nouveau