Scène de ménage … en herbe.
- Dis, la Juju, tu aurais pu attendre avant de mettre tout en désordre dans ma maison. Tes paquets trainent partout, ton petit linge s’étale au milieu de mes chemises, quand à tes frusques elles déteignent sur mes pantalons. Et je ne parle pas de ta cuisine ! infâme ! comme d’habitude!
- Tu n’es pas mécontent que je sois là, très cher, ta vie ennuyeuse est devenue pimentée, très pimentée, même !
- Oui, c’est vrai que pour y mettre du piment, dans ma vie, ça, tu en mets ! on peut le dire !
- Alors de quoi te plaints tu ?
- Je le préfèrerais dans ta cuisine. Depuis que tu t’es installée ici, ma famille me tourne le dos. Les voisins rient sous cape en voyant ton campement installé au milieu du pré...
- Et tu es sensible à leurs ragots ? Nous ne sommes pas heureux, toi et moi ?
- Si, si. Mais tu pourrais faire des efforts, je ne sais pas, moi !
- Comme par exemple ?
- Ranger un peu. Trier tes puzzles, dont les morceaux s'entre-mêlent. T’appliquer à cuisiner de bons petits plats, comme tu l’avais promis…
- Pour la cuisine, je te l’ai déjà dit, c’est ton four qui n’a pas de thermostat, et puis je ne t’ai rien promis du tout !
- Si, si, tu avais promis !
- Non, je n’ai pas promis, je t’ai toujours prévenu au contraire que je ne me sens pas chez moi !
- Et voilà ! ça recommence !
- Oui, et ça durera tant que les affaires ne seront pas réglées !
- Je sais, tu es une brave femme, serviable, et gentille, pas comme mes sœurs, dont certaines sont trop prétentieuses pour nous concéder la moindre attention ! je n’aurais jamais dû leur faire confiance et croire leurs boniments quand elles me disaient qu’il fallait du temps pour régler une succession. Que veux- tu, ce sont nos bons sentiments qui nous font faire de vilaines choses !
- Elles m’ont toujours méprisée, tes frangines, et je ne les aime pas !
- Elles t’ont blessée, sans doute, je le pense, mais elles le regrettent peut -être aujourd’hui, en voyant quel couple harmonieux nous formons !
- Les regrets, ce n’est que de la rature, on n’efface pas !
- Je sais, je sais, mais ne pouvons-nous vivre tranquillement pour nous et les ignorer ?
- Je te le redis, faites vos affaires, récupère cette satanée maison, après nous verrons ! c’est toi qui choisis !
- Bon, je vais à nouveau les harceler !