Il est encor'temps

Pendant que je dormais, pendant que je rêvais
Les aiguilles ont tourné, il est trop tard
Le soleil s’est levé, au-dessus de la baie
La douceur de l’été ne réchauffe plus ton vieux corps

Toutes voiles dehors, tu as quitté le port
Le cap à l’horizon, tu as lâché
Tout le fil de ta vie, tous tes trésors enfouis
Le vent glacial d’hiver avec lui a tout emporté

Pendant que je veillais, pendant que je t’aimais
Tout le sable a coulé, il est trop tard
Tu as quitté la vie, mon amour et ton sort
Refusant de lutter, tu étais bien trop épuisée

Ton visage s’estompe, ton regard devient flou
C’est ta voix qui s’éloigne, sans que je puisse
Rattraper ton accent, retenir tes contours
Disparait à jamais, ce qui te rendait si vivante

Pendant que je pleurais, pendant que je criais
Les années ont passé, il est si tard
Je suis vide de toi, je suis forte de toi
Je lutte et me débats, trébuche et reprends mon envol

Le chemin que j’emprunte, là de l’autre côté
Refleurit au printemps, il est encor’ temps
Le parfum de la vie, la douceur de la nuit
L’espoir fou rejaillit, je serai bientôt apaisée


(J'ai gardé la même musicalité que la chanson originale)

Efectivement ton texte peut se chanter sur la musique de Moustaki !
Il reflète parfaitement la nostalgie de l'être perdu ( au début je le croyais masculin...), l'osmose entre toi et cette personne, le chagrin, la douleur et l'apaisement enfin trouvé !
Magistralement écrit

Beaucoup aimé l'ambiance maritime du début, le port, le sable, la voile, etc. On visualise bien ce chant de veuve.
Intéressante et bien dite aussi la perte, la révolte, le désarroi et un début d'apaisement.
Bref un beau texte.
J'ai eu un peu de mal à me situer soit en fredonnant le texte, soit en lisant le texte en alexandrin, à certains endroits.

Ton texte m'a fait penser au film " Amour"
( épuisée ne devrait-il pas être mis au masculin ?)

Charlotte, Kz, elle parle d'une femme puisque plus loin elle écrit " si vivante"...
J'ai compris soit il s'agit de sa mère, d'une soeur ou d'une amie perdue....
Ou alors

J'ai aimé l'ambiance, j'ai aimé la musicalité, les images ciselées et au fond peu importe qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme, le processus est le même et tu en fais un si beau poème.

Je parle de ma maman.
La seconde strophe est une métaphore qui parle à demi-mots de la mémoire partie avant le corps.

Merci pour vos coms

J'avais compris

Ton texte me touche beaucoup, car il dit de façon très émouvante la douleur de la perte d'un être aimé mais aussi la progressive reconstruction que le temps nous offre.

Un bel hommage à ta maman

C'est un texte que je trouve très dur, aussi bien par sa chute que par son déroulé. La fin bien que se voulant source d'espoir, peut laisser penser que l'auteur songe à sa propre fin, et non à se reconstruire. Tout cela m'inquiète. Sinon très beau texte, bien sûr.

Moi aussi, je suis particulièrement sensible aux deux premières strophes de ton texte.

Je suis un peu surprise par ces vers :
"Pendant que je veillais, pendant que je t’aimais
Tout le sable a coulé, il est trop tard"

Je crois que c'est à cause de la mise ensemble du "pendant que je t'aimais" et "il est trop tard". Il est tard, c'est vrai, mais si tu as aimé, tu as fait au mieux pour utiliser le temps qui était imparti...non ?
(désolée, je n'arrive pas à exprimer exactement mon ressenti. Et cela n'enlève rien à la beauté et l'émotion qui se dégage de ton texte )

Je trouve ton texte très émouvant par le message qu'il véhicule, j'aime également la manière dont tu l'as écrit, les mots et les images choisis. Bravo, magnifique!

Un poème, des mots qui me touchent particulièrement. On peut se reconstruire mais la blessure est toujours là. Je sens que tu es allée au fond de toi pour écrire cela Cassy. Je ne peux que te dire : bravo et merci !

Un beau poème sur la perte d’un être aimé. Un texte très triste malgré la volonté de sérénité de la fin. Ce qui m’a le plus ému, c’est la strophe « Ton visage s’estompe… » C’est tellement triste de sentir s’effacer l’image des êtres chers, comme s’ils mouraient une seconde fois.

Un splendide hommage qui je pense fait échos à tous ceux qui ont déjà perdu des êtres chers.