Martin Luther, si tu savais...

Martin Luther, si tu savais…

I have a dream. Tu dois te retourner dans ta tombe, Martin Luther, en entendant cette phrase dans la bouche de certains, plus de cinquante années après que tu l’aies prononcé.

Aujourd’hui, tous ont des rêves, parfois les plus sordides. Tous ne rêvent pas de fraternité, ni même de justice, encore moins sociale… Non,  certains rêvent de faire fortune, d’autres de faire la guerre,  comme toi tu as rêvé « qu’un jour les garçons noirs et les filles noires pourraient saisir fraternellement les mains des enfants blancs, comme s’ils étaient frères et sœurs.»

D’autres parmi les plus puissants  asservissent, violent, humilient tes sœurs impunément.
Trayon Martin est mort à 17 ans pour avoir été noir de peau et de sweat à capuche vêtu. Son assassin  acquitté par un jury de blancs, uniquement composé.
Mumia croupi toujours dans une prison, clamant son innocence.
Aux Amériques, une lueur d’espoir s’est levée quand  un président noir  a salué ton peuple, venu en masse pour l’acclamer. Mais feu de paille ! bien vite  le rêve s’est envolé.

Au pays des droits de l’homme, nombreux sont  ceux des tiens qui périssent dans les squats   ou les taudis des marchands de sommeil.
Pendant ce temps, l’Afrique  enterre ses fils  morts de famine, de maladies,  ou à la guerre, celle des blancs.
Sous le regard de l’occident s’embrasse un continent.
Sur les rives du  Zambèze fleurissent hôtels de luxe pour milliardaires de couleur claire. Le pêcheur noir crève la faim. Il a un rêve bien différent.

Martin Luther,  pourtant tes frères, les sans chemises et les pieds nus, ont fait tomber le joug  de l’apartheid, ce  jour de juin  1994, quand l’Afrique du Sud, dans le sillage de  Mandela, a vu fleurir le blanc et le noir sur le même pavé.
 
Aujourd’hui, ton peuple, les poings levés s’indigne toujours contre le sort qui lui est fait.

Martin Luther, si tu pouvais…