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Z comme... Z (et pas de A à Z)*
La lecture n'a vraiment pas été mon point fort cet été.
Cependant, vous me connaissez, en tant que grand intellectuel — forcément de gauche — je me suis cependant efforcé de m'intéresser au moins à un ouvrage.
Ce fut ZVous avez certainement tous en tête le roman de Vassilis Vassilikos écrit à partir de l'affaire Lambrakis. On ne peut pas ignorer cette oeuvre si on veut avoir au moins un Z—este de culture à étaler en société. À défaut vous pourrez toujours dire : — « j'ai vu le film de Costa-Gavras », ce qui permettra à celui qui vous écoute de déterminer à peu près quel est votre âge, et si vous êtes une femme, ce ne sera pas forcément à votre avantage… Dans ce cas, je vous conseille de faire quelques « hum hum ! » en précisant que vous l'avez vu il n'y a pas si longtemps en cinémathèque… Et, bien évidemment, pas à l'époque ! N'oubliez surtout pas de placer dans la conversation que Vassilikos est né dans l'île de Thasos, il passa son enfance et son adolescence à Kavala et puis à Thessalonique où il fit des études de droit. Diplômé, il partit pour Athènes où il devint journaliste. En raison de son engagement politique, il dut s’exiler en France en 1967 pour fuir la dictature des colonels alors au pouvoir dans son pays.
Voilà,
ça c'est fait !
Mais je reviens à moi, qui est quand même le meilleur sujet par excellence. Donc j'ai lu Z, mais pas celui de Vassilis Machinkos, dont je n'ai pas grand-chose à faire. Non, celui de d'André Franquin, Greg et Jidéhem.
La BD quoi !
Z comme Zorglub. en plusieurs albums (l'ombre du Z ; la face cachée du Z ; etc.)
avec Spirou, Fantasio, l'incontournable comte de Champignac, sans qui nous serions tous devenus des Zombies, sous la domination de la Zorglonde, (l'onde qui vous hypnotise, vous empêche de penser par vous même et vous fait obéir constamment à Zorglub), l'abominable Zorglub devenant maître du monde, nous faisons acheter tout et n'importe quoi, et projetant de la publicité Coca-Cola sur la Lune. N'empêche, tout cela est écrit dans les années 60 pour les gosses que nous étions, mais quelle portée politique quand on y pense !
Même pas besoin de la Zorglonde pour faire de nous des décervelés. Tout ce que les médias nous bombardent, Internet compris… y suffit amplement… surtout si on ajoute la publicité omniprésente partout toujours sans cesse 365 Jours par an.
Et même, si nous nous croyons contestataires, ce n'est qu'une autre manière de nous tenir en servitude en nous laissant faussement croire que d'autres idées que la pensée dominante pourraient un jour triompher. Mais non ! Nous sommes irrémédiablement destinés à devenir des individus stéréotypés, le doigt sur la zapette, ou le clic de souris, ou le tapotage sur la tablette. Pas besoin de Zorglonde pour nous, c'est déjà fait avec un Smartphone rivé à l'oreille 24 heures/24, à l'écoute des conneries du monde, et des imbécillités SMSiennes des autres : « — ça va ? T-où ? Kais tu fé ? ? Tu m'aimes ? On baise ? N'oubliaient pas le pain ! T'as pensé à faire pisser le chien ? J'en ai marre de toi je t'adore je te veux tu fais chier lâche moi la grappe ne me laisse pas tomber qu'est que je ferais sans toi tires-toi conasse tu m'emmerdes je ne peux pas vivre sans toi ; on le fait cet enfant ? Ton gosse m'emmerde ! J'ai un amant une maîtresse un autre mec une autre nana je te déteste je t'adore… »
Voilà voilà !
Ce sont mes petits-fils qui ont exhumé Zorglub de l'armoire aux merveilleux secrets qu'on trouve chez tous les grands parents dignes de ce nom…
Une vraie leçon de philosophie politique !
- Et avec ça qu'est ce que je vous sers ?
- Ce sera tout !
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