Mon beau miroir….
Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu avant de renvoyer les images. Tiens, par exemple, prenons Blanche Neige. « Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle »… Franchement, si le miroir avait réfléchi avant de répondre, il ne serait pas tombé dans le piège de la flagornerie. Parce que, la belle-mère, déjà, elle ressemblait à une truie boutonneuse, et si le miroir ne voulait pas trop se faire ébrécher, il aurait pu au moins retourner la question :
— Mais qu'est-ce qu'être belle ?
Nous serions alors partis dans un conte philosophique qui aurait pu avoir de l'intérêt, plutôt que d'être obligé de raconter aux enfants une histoire d'une femme magnifique vivant avec sept nains, et les enfants, pas fous, de se demander ce qu'ils pouvaient bien faire le soir, tous autour de cette nana bandante…
Parce que, les enfants, ont des ailes dans la tête, et de multiples oreilles pour entendre ce qu'on ne leur dit pas.
Alors, ils font la moue, à défaut d'être en âge de faire l'amour, mais le soir dans leur lit ils rêvent à la belle et la bête qui vient les titiller là où c'est nécessaire.
Plus tard, devenu adulte, on entendra l'un d'eux soupirer : Plus je vieillis, plus je vois que ce qui ne s'évanouit pas, ce sont les rêves ! Les rêves de ce temps-là où l'on me racontait des contes à dormir avec le piquets de tente flamboyant vers le ciel. Que n'avais-je été ce Prince charmant sur son destrier blanc, venu réveiller la Belle endormie ! D'autant que mon psychanalyste m'appris plus tard que le Prince charmant lui avait dégelé le bigorneau endormi, et que ce jour-là ce fut l'orgasme le plus puissant que la terre ait entendu… Les Nains en devinrent sourds ! D'où l'expressions : Nain affamé n'a pas d'oreille"
Mais je m'égare, je divague, je suis cocteaumancien. Il me reste à disparaître d'avoir pensé autant d'horreurs. Décidément, le corps est un parasite de l'âme.
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