Indécrottable
« Je ne vois pas où est le problème …
—Tu ne vois pas où est le problème ? Tu ne vois JAMAIS où est le problème ! Et bien, il est LÀ justement le problème ! Pourvu que tu aies le nez plongé dans tes bouquins ou les pieds sous la table avec devant toi une assiette bien garnie, le reste tu t’en FOUS !
—Mais Bibiche, ne te mets pas dans des états pareils !
—Ah, non alors ! Ne me donne pas ce nom idiot, comme si je ne savais pas que derrière mon dos tu m’appelles Jacassine. Jacassine ? Je vous demande un peu ! Tu trouves que je parle trop ? C’est ça ? Et bien ça compense tes silences perpétuels ! Jamais un mot, motus et bouche cousue ! Toujours les lorgnons vissés sur le nez et le regard perdu dans les livres ! Je me demande d’ailleurs si tu lis vraiment où si tu fais semblant. Semblant pour échapper aux… PROBLÈMES ! Que je te parle de Pierre, Paul ou Jean, toujours les mêmes grommellements incompréhensibles en guise de réponse les jours où, par chance, j’obtiens cet infime signe d’intérêt. Si j’insiste j’ai droit à ton leitmotiv favori : « Je ne vois pas où est le problème … » Et bien je vais te dire moi, OÙ est le problème : il est que j’en ai ASSEZ d’être mariée à un rat de bibliothèque, à un aphasique chronique, Assez de ton mutisme, de ton air de tomber des nues.
Je veux que tu me PARLES ! Que tu sortes de tes grimoires pour t’intéresser à MOI. Je ne suis pas ta servante, ton esclave muette ayant tout juste le droit de servir en rasant les murs. Même le CHIEN a droit à plus d’attention !
Mais, je te préviens : c’est TER-MI-NÉ ! Je ne supporterai pas plus longtemps ce que je considère comme du mépris. Ou tu changes d’attitude, ou je PARS !
—Je ne vois pas où est le problème … »
J'espère que Trainmusical ne m'en voudra pas de lui avoir emprunté le nom de Jacassine qui me plaisait beaucoup.