sous l'ombre d'un bungeii, entre hier et demain

Je vis près de toi depuis de nombreux hivers
Tu peuples d’une intense vie mon petit coin de verdure
Tu es le premier qui perd ses feuilles
Et le dernier qui les voit revenir
Tu signes de ton empreinte une présence
Douce et indéfectible
Tu rythmes l’écoulement
Du temps

Tu es plus petit que tes cousins cherokees
Tu viens de Chine
Tu formes une boule dense
Cocon de verdure et d’ombre
Qui enserre mes tristesses
Et les colore de bleu
On te voit du ciel, petite boule verte
Et touffue
Qui noie tout le reste

Tu n’es point celui qui berce
Mes souvenirs
Nulle figue sur toi
Nulle odeur sucrée et tendre
Odeur velours de mon hier
Non tu n’es en rien ce figuier
En moi profondément rivé
Nulle confidence sous ton ciel feuillu
Nul secret épousé
Ton tronc est lisse et droit
Ton écorce est douce
Tu es si
Différent de lui

Toutefois je dois bien confesser
Ce lien qui nous soude
Lentement
Ce sentiment d’écho ténu
Entre toi et moi
Je sens ce qui se construit
Sous ton ciel d’ombre
En moi dorment mes hier
Sous toi se définit mon futur
Un futur en devenir
Où tout doit se dire
Se murmurer
Se confier

Et s’écrire.

C'est très .... émouvant de lire ce texte. Et le lien que tu fais avec ton figuier est comme un fil rouge entre hier et demain.
Je confirme: oui, on le voit bien du ciel cet arbre en forme de boule qui marque ton chez toi

J'aime bien quand un texte est réussi au point d'en faire oublier la consigne.

C'est un texte plein de douceur et de tendresse qui nous fait aimer ce catalpa qui nous a donnés pourtant du fil à retordre...

Toute en douceur Pati, ... jusqu'au paradoxe.
Même " ton écorce est douce ".
Douce allitération comme ta plume, si douce qu'on rêverait se réincarner un jour en catalpa.

admin → je n'ai qu'un seul arbre dans mon jardin, vu la petite taille de ce dernier, et la grosseur dudit arbre, alors le lien est quasi inévitable... ok, il serait inévitable quand même

kz, bruyère → merci j'avoue que la consigne n'était pas simple... parler d'arbre sans brAnches, sans rAcines, c'est pas évident

Largo → jusqu'au paradoxe, oui, bien vu ! merci pour l'avoir noté

et merci pour votre lecture

Les liens qu'on peut tisser avec un arbre sont forts et tu as si bien su les traduire !

"En moi dorment mes hier
Sous toi se définit mon futur"
C'est très très beau.

Un si long et beau poème sans "a" faut le faire.

merci à vous trois