Haut comme trois pommes comme me disent mes collègues, je m’apprête à rentrer sur scène. Une lumière éclairera mes pas jusqu'à m’assoir au piano. Lumière que je nomme ma ligne verte, ma ligne de l’espoir car c’est elle qui chaque semaine m’invite à rejoindre le piano.
Piano qui fait valser mes doigts pendant que d’autres valsent mes mélodies dans la salle. Un tonnerre d’applaudissement gronde, je suis en sueur, et le public qui hurle pour que je continue. Je me remets à jouer une mélodie tourmentée, j’en arriverai à entendre les sanglots pesant de mon public. Je les ai fait pleurer, j’ai dû m’approcher prêt de la perfection et pourtant je suis toujours insatisfait de mes sons. Chaque semaine les gens parcourent mon monde à travers mes notes. Chaque semaine les gens découvrent le génie de mon Autisme.