ce qu'il restait de jour

J'ai l'errance languissante
sous les nuages d'ombres
convalescent
j'apprends la patience
je contemple ce vaste mouvement de foule
qui n'en finit pas
de déchirer le temps

les jours s'effritent
truffés de fossés
où se noie la procession d'illusions
l'indifférence se conjugue
à tous les temps

je rêve d'un air parfumé
de passé simple

accoudée à la fenêtre
les cheveux emmêlés
aux songes de la nuit
tu m'offris cette tendresse
d'un silence cotonneux
alors je restai là
à contempler
ce qu'il restait de jour

Ton texte m'a emportée Bruyère, et surtout la phrase "je rêve d'un air parfumé
de passé simple" bien que je ne sache pas pourquoi.
Très très joli texte ...

Un texte qui colle à merveille avec l'image.

vraiment tres beau, j'ai donc relu plusieurs fois avant de n'avoir qu'a dire: vraiment tres beau!

il y a parfois des poésies qui sonnent beau. et qui nous laissent sur le bas coté, sans réussir à nous émouvoir assez pour nous faire voyager.
et puis il y a la poésie qui embarque l'âme, qui sonne juste.

la tienne est à mon avis définitivement de la seconde catégorie. tes mots restent simples, toujours clairs, le propos l'est aussi et ne se noit pas dans une inutile obscurité de sens. et pourtant, on est à chaque fois confronté à une beauté musicale qui étonne et transcende.

je suis une grande fan, merci beaucoup d'écrire ici, bruyère.

Très beau
J'aime beaucoup la première strophe

"l'indifférence se conjugue
à tous les temps"
hélas oui !!!
beaucoup de nostalgie dans ce poème.