J’ai déjà vu des vents violents
plier les arbres et courber les gens
Mais n’avez-vous jamais vu
Un éternuement jeter à terre
Un petit garçon nu comme un ver ?
J’ai déjà entendu les hurlements du vent
Se glisser dans les jointures du dehors au dedans
Mais n’avez-vous jamais entendu
Les ondes d’une sternutation
Faire vaciller un petit d’homme en pleine concentration ?
J’ai déjà vécu des heures heureuses
Déployer leur sérénité joyeuse
Mais n’avez-vous jamais perçu
L’instant magique d’une fraction de seconde
Bouleverser l’ordre établi loin à la ronde ?
Un téléphone sonne
Le père prend le combiné
Une soudaine envie d’éternuer
Un petit homme s’en vient
Trottinant fièrement sur ses jambes malhabiles
Les bras en l’air, quel équilibriste subtil
Un éternuement tonitruant
Et patatras….
Un petit garçon balayé par le vent !