- Thé ou café ?
- Moi vodka.
- Avec ou sans sucre ?
- Je vous trouve très beau !
- Eh bien ça alors, pour une surprise c’est une surprise ! On ne me l’avait jamais fait celle là .C’est bien la première fois qu’on me fait un tel compliment …
Merci beaucoup, vous êtes vraiment charmante mademoiselle… Vodka , aussi charmante que ma Marguerite.
Non, non, ne vous méprenez pas, je suis libre, célibataire de longue durée, c’est d’ailleurs bien là mon problème , je cherche femme à mon pied mais surtout une bonne fermière rentable qui peut me rapporter gros et des petits en nature.
Et là, je suis heureux de constater que la nature vous a gâtée. Le bon Dieu ne vous a pas loupée en vous dotant de jambes et de bras bien musclés et de mains capables de se les mettre à ma pâte parce qu’ici, çà manque vachement. A moi autant qu’à mes bêtes . Et avec le travail que je me farcis 365 jours par an, c’est pas de la tarte, ce serait du gâteau , du cadeau.
Heureusement Marguerite est là qui veille au grain avec son lait : 50 litres par jour qu’elle me donne chaque jour. Un record qui fait ma fierté et l’âme de ma ferme.
De plus, elle m’obéit au coup de pied au cul et quand je lui crie : « Au pré » elle y va sans grogner en sautant pardessus la barrière. C’est son bonheur que d’ y brouter.
Pendant ce temps, moi je me tape une petite sieste bien méritée mais seul, cela laisse à désirer, à deux on pourrait se reposer avant de passer à la traite.
Parce que la traite, c’est du costaud, faut de l’énergie, du savoir fait main avec ces vaches folles. Oui je sais il y a maintenant des machines pour faire le boulot mais je suis contre. Rien ne remplacera jamais la main d’un homme ou... d’une femme.
L’avantage secondaire non négligeable : on peut boire directement à la source et là c’est du frais, du vrai de vrai, sans sucre ni café ou thé ajouté :Le Bonheur à l’état pur.
- Je vous trouve très beau !
- Vous me l’avez déjà dit. Je vais finir par le croire.
Dire que ma mère m’a toujours traitée de sale petit rejeton voilà qui remet les pendules à l’heure en ma faveur.
Dire que les filles du village ont toujours boudé leur plaisir en refusant de danser avec moi sous prétexte que je sentais le fromage ou le purin, elles vont bien chier quand elles me verront la bague au doigt avec une fiancée à mon bras devant monsieur le maire et Monsieur le curé.
J’en connais une, surtout qui sera bien contente : c’est Marguerite !
Elle en a plein la panse de me voir chialer ma solitude entre ses 4 pattes durant ses nuits d’insomnie.
Mais c’est pas tout ça .Faut conclure avant que ne sonnent les 7 coups de minute à ne pas dépasser : « Mademoiselle… Vodka voulez- vous être ma femme ? »
- Da, je vous trouve très bon.