Je me souviens. Trente sept printemps
et de trop nombreux hivers infinis
où je me perdais en des éboulis
de pensées toujours plus déprimantes
A la terre je voulais revenir, désirant
plus que tout la quiétude de ces lieux.
Rien ne me retenait parmi vous, parmi eux
de continuer ce combat permanent
Attrait de la terre pour mon corps, du ciel
pour mon âme je voguai sur une mer
plate à la recherche d'un éphémère
courage pour enfin quitter cette enveloppe charnelle.
Alors que dans ma barque de solitude j'attendais
un signe, dans l'onde calme et angoissante
j'ai vu Son Visage. En une puissante
poussée sur la terre j'ai posé mes pieds.