En Bretagne, sur l'île de Batz

Kalé'reporter

La femme s’apprête à poser les premiers traits de couleur sur sa toile. Elle lève les yeux. Devant elle s’érige un vieux calvaire. Le Christ, debout sur la croix, lui apparaît de profil, la tête légèrement tournée sur le côté, le regard perdu au loin, dans l’immensité d’un ciel uniformément gris. La pierre est sombre, rêche, constellée de taches blanches.

Autour du monument se dressent des palmiers aux feuilles coupantes, touffes accusatrices levant les bras au ciel, hurlant leur colère sur lui, là-haut sur sa croix. Derrière son dos, pointées sur son corps fatigué, des piques acérées, et au-dessus de lui, des tentacules vertes, cherchant à s’accrocher à lui, comme pour le griffer et le blesser.

Lui, le crucifié, se tient debout, immuable, comme inatteignable. Son corps exprime une désolation profonde. Intense moment de solitude dans un face à face avec lui-même. Instant suspendu, éternel, avant le souffle du dernier soupir innocent.

Modérateur

C'est bien vu cette image des palmiers aux feuilles coupantes et accusatrices, comme un rappel de la lance romaine.

Modératrice

Les calvaires bretons sont toujours très émouvants.
Ton texte l'est aussi et il traduit bien toute l'impression d'agressivité donnée par des végétaux que révèlent la photo. bravo

Kalé'reporter

Par ton magnifique texte tu nous fait voir au delà de la simple photo. Tu nous entraines beaucoup plus loin dans la symbolique. Bravo !
Et magnifique angle de vue de la photo.

Kalé'reporter

D'autant plus étrange que lors de la mise en place de ce monument, la végétation ne devait pas être ce qu'elle était au moment de la prise de photo. Il en est ainsi rajouté à la dramatisation de Jésus crucifié.

L'angle de prise de vue, comme le souligne Sherkane, donne une force incroyable au tableau qui va naitre . bravo

**Maîtrise le sujet**

Superbe interprétation de la photo !
Bravo, j'aime beaucoup.

Kalé'reporter

L'oeil du peintre ou du photographe (ou du poète) est acéré et voit "derrière" ou "dedans", c'est selon... Tout cela est très bien vu de ta part!!!

Kalé'reporter

Comme le dit Bruyère l'oeil du peintre a été au-delà de l'image de ce vieux calvaire.

Tu en as fait un texte étonnant et fort je trouve !

Modératrice

Le contraste entre l'agressivité de la végétation et le calme immuable du crucifié...
Et tout est (dé) peint en un seul trait.
Un texte fort qui invite à la réflexion salut bas

Kalé'reporter

Merci pour vos com's.
C'est la consigne qui m'a fait regarder ce calvaire avec un regard différent que quand j'ai appuyé sur le bouton de l'appareil photo; j'ai moi-même été étonnée de ce qui m'est apparu peu à peu et des associations qui sont nées. L'étape suivante serait de prendre le pinceau .... sifflotte

Modératrice

Je t'y invite ! flower

Kalé'reporter

Hé hé hé..... bisou

Je fais partie de ceux qui ne savent pas peindre ou plutôt qui n'a pas d'expérience dans ce domaine, mais c'est vrai que ça me démange. hola

Modératrice

Alors, lance-toi, rejoins un atelier, laisse aller ton pinceau.. flower

Festoyeur

Que c'est bien décrit dans tous les sens.
Comme déjà cité plus haut, plus qu'à prendre le pinceau, l'émotion est déjà bien imprégnée.
bravo