C’est dur d’être père.
J’ai tenu ce petit bout d’être dans mes bras et je l’ai montré au monde. Mais je n’avais pas conscience. Et le monde me regardait. Moi, naïf que j’étais.
J’ignorais la technique pour être un père et je t’ai laissée partir. J’ignorais aussi les conséquences.
De quelle façon un père doit-il élever une fille ?
La distance s’est creusée entre nous. Deux cents kilomètres, que l’on soit ensemble ou séparés, le vide entre nous. Les conversations téléphoniques pour le principe, les visites parce que je suis ton père, les cadeaux parce que tu es ma fille. Mais l’éloignement.
Tu es ma chair, tu es mon sang. Et nous l’avons oublié.
Mon enfant, nous sommes devenus des étrangers.
Je sais que j’ai mal fait certaines choses, je sais que tu as cru que je ne t’aimais pas. Je n’ai pas trouvé le mode d’emploi pour être un bon père. Mais je n’ai pris conscience qu’après de la perte de ma fille, de mon enfant, de ce petit être que je tenais dans mes bras le jour où il est né. J’étais fier.
Les années ont passé. La joie a disparu. Remplacée par le manque, la douleur de ne pas savoir de quelle façon m’y prendre avec toi. Tu es devenue le point d’interrogation de ma vie.
J’espère qu’un jour, nous nous retrouverons.
PS : Il y a peut-être des adverbes. J'ai beaucoup de mal à les distinguer. Si c'est le cas, je m'en excuse.