Fierté paternelle

Éclatant de jeunesse, de taille élancée, tu te tiens debout face à moi. Tu es la prunelle de mes yeux, le dernier fils de ma lignée, et tu franchis aujourd’hui le cap de tes 20 ans. Ton regard dans le mien, en silence, nous nous regardons.

Durant un bref instant, tu m’apparais, vagissant dans ton berceau, puis t’élançant des bras de ta mère dans ma direction, premiers pas incertains, plein de confiance et d’audace. Regard plein de larmes aussi le jour où tu me remis ton premier carnet scolaire. Il n’était pas à la hauteur de tes désirs, de ta fierté. Mais pour moi, il était le témoin de ta nature sensible et rayonnante. Cette expérience n’était que le début d’une longue série d’épreuves difficiles pour toi, parce que tu ne ressemblais en rien aux autres enfants, parce que ton extrême sensibilité n’avait que peu de place dans la société. Mais quand tu te tenais dehors, sous un arbre, dans un champ ou en bordure du sentier, l’œil attentif, j’avais l’impression que tu communiquais avec la nature, que tu savais parler aux animaux, et il émanait de toi une force incroyable. Le soir, tu prenais tes pinceaux peignant sur la toile des merveilles qui m’émouvaient, parce qu’elle me révélaient une part de ta vie intérieure, de ton âme d’artiste.

Aujourd’hui, tu es devant moi, debout, le regard clair. Ta force intérieure s’est déployée, raffermie, et tu offres à chacun qui te côtoie ta sensibilité particulière. Je n’imagine rien d’autre pour toi, je suis fier de te sentir toi, en toute simplicité.
Merci fils de m’avoir révélé, à travers ta façon d’être, un chemin tout différent du mien, tout un monde que je n’avais jamais soupçonné auparavant.

(Les adverbes de temps étaient-ils aussi prohibés, Feuille? )

MESANGE a écrit:

Mais quand tu te tenais dehors, sous un arbre, dans un champ ou en bordure du sentier, l’œil attentif, j’avais l’impression que tu communiquais avec la nature, que tu savais parler aux animaux, et il émanait de toi une force incroyable. Le soir, tu prenais tes pinceaux peignant sur la toile des merveilles qui m’émouvaient, parce qu’elle me révélaient une part de ta vie intérieure, de ton âme d’artiste.

Cette partie me touche particulièrement, je la trouve très belle.
Oui Mesange... ton texte est un petit prolongement du mien, il parle d'amour silencieux, de fierté et de tendresse

Tu as bien fait d'avoir écrit cette consigne, car c'est très beau et poignant.

J'aime beaucoup ce passage

Citation :

Regard plein de larmes aussi le jour où tu me remis ton premier carnet scolaire. Il n’était pas à la hauteur de tes désirs, de ta fierté. Mais pour moi, il était le témoin de ta nature sensible et rayonnante.

Suivi des épreuves difficiles, mais en décrivant si bien les précieuses ressources du fils, dans le passage cité par Admin.

Mésange, je te rassure, je ne suis pas Eliot Ness

J'aime bien ce passage :

Citation :

Aujourd’hui, tu es devant moi, debout, le regard clair. Ta force intérieure s’est déployée, raffermie, et tu offres à chacun qui te côtoie ta sensibilité particulière. Je n’imagine rien d’autre pour toi, je suis fier de te sentir toi, en toute simplicité.

Il te ressemble au point que je me demande si ce n'est pas toi qui aurais vingt ans.

@Feuille: merci pour le compliment ! Peut-être y a-t-il une part de vérité, qui sait?
@Admin et Train: merci d'avoir laissé une trace de votre passage .

moi, c'est la dernière phrase qui m'a chamboulée... elle en dit si long sur le chemin parcouru par tes deux protagonistes...

c'était très beau, et surtout très doux à lire, zoizo