Moi, mon truc c'est la mer…
Pas les genres Méditerranée, chaleur écrasante, sable à mycoses, soleil torride, bronzage à mélanome…
Pas les criques qui me croquent la vue, ni les rochers à escalader en glissant sur les algues et les moules (d'ailleurs je ne peux pas…). Encore moins les plages où l'on s'entasse par paquets de 8 au mètre carré, et où l'odeur de la crème solaire à remplacé celle des embruns.
Non, la mer, la vraie, celle qui respire, celle qui impose son immensité, celle où le regard se perd, ou l'horizon se fait parfois indistinct, où terre et ciel se rejoignent pour nous montrer le chemin de l'infini.
Les grandes plages de la Manche, la mer qui se retire loin, les dunes protégées des prédateurs et promoteurs immobiliers. Le calme de la baie d'Authie, l'immensité de la baie de la Somme, les canards siffleurs, le courlis corlieu, les vasières où s'attardent les oies cendrées, et puis l'hiver, les sarcelles en halte migratoire, les vraies, avec leurs tâches de couleur verte et jaune sur la tête. Il ne faudrait pas confondre avec ces cons de technocrates qui ont appelé Sarcelles, une ville de barres de béton de merde, où l'on ne voit plus d'oiseaux, si ce n'est ceux en fer et acier de l'aéroport Roissy Charles De Gaulle…
Et puis le vent. Celui qui chante aux oreilles. Celui qui murmure des messages venus de si loin. Celui qui emporte sur des kilomètres des voix et des cris joyeux d'enfants que l'on ne voit pas.
Toute cette vie des bords de mer, loin des foules, des baraques à frites et des vendeurs de glaces, occupe mes heures qui s'écoulent trop vite.
Avec « elle » à mes côtés, qui remplit ma vie comme l'air mes poumons, je passe ainsi des instants d'éternité.