L'Enfer quotidien

« Ce n'est pas parce que j'ai peur de l'enfer que je suis gentille » dit-elle en l'embrassant...
Un baiser sec et furtif. Le dernier qu'elle offre à cet homme qu'elle ne veut déjà plus. Le repousse d'un air désinvolte.

« Si tu n'es pas gentille tu iras dans cet enfer que tu crains tant. »
« Mais j'y suis déjà ! » dit-elle en hurlant.
Et elle lui explique sa vision d'un enfer tout autre que biblique.
La vie est un enfer entre guerres, catastrophes, souffrances infligées par autrui. Les actes individuels ne changent rien, ça fait peur. Aux peurs les plus folles, les résolutions les plus folles...

« Cela n'empêche pas d'aimer... » dit-il tentant de l'embrasser à nouveau.
Elle le repousse plus violemment, il tombe, elle réplique. Il n'a rien compris.
Contre cette peur elle a décidé d'être libre, maitresse d'elle-même. Tentative de se sauver... Et l'amour est la pire des aliénations. Elle refuse de vivre soumise à quelqu'un d'autre, au risque de sombrer, se faire abandonner une fois de plus. Mieux vaut être bourreau que victime.

« Mais toi tu es si gentille... »
« Je ne suis pas gentille ai-je dit ! » Bousculade.
« Je prends, je jettes. Personne ne me dominera jamais. Encore moins un homme... » Une ombre traverse son visage.
« Je vous prends seulement pour ce que vous m'offrez de plaisir. Je jouis au maximum. Je me construit un état de joie qui me fait oublier l'enfer qui m'entoure. Oublier qu'un jour ou l'autre je peux sombrer.
Je ne suis pas gentille parce que c'est déjà se soumettre. Tomber dans les affres de l'enfer quotidien. »

« La vie est une lutte ! » Et elle le repousse encore et encore.
« Une lutte que peu de gens comprennent. Qu'importe ! Je trouverais toujours d'autres proies plus faibles à prendre et jeter au gré de mes envies. Des gens qui croient que je peux les sauver de la fatale narration de l'Histoire. » Rire nerveux.

« Je ne suis pas gentille et personne ne pourra jamais plus me faire souffrir » Sanglots, s'effondre.

J'ai l'impression que tu as hésité sur la façon de traiter la consigne et que tu as, du coup, fait un mélange de deux thèmes, mais je me trompe peut-être.
De plus, je sens chez toi une envie boulimique d'écrire, ce qui rend justement tes écrits un peu brouillon. Mais une envie évidente.

Ce texte peut être retravaillé, amélioré, et je pense que tu vas, au fur à mesure des consignes, prendre de l'assurance et améliorer ton écriture.

Bref, un bon départ, et beaucoup de plaisir à venir, j'en suis sûre

Cette consigne m'a en effet un peu désorientée. Après pour le fait de traiter deux thèmes je l'ai peut-être fait inconsciemment...
Après c'est vrai que je ne savais pas trop quoi faire de cette consigne au début. Puis j'ai eu du mal à mettre en forme un texte dont je ne suis d'ailleurs pas pleinement satisfaite du résultat. Mais comme je ne voyais pas trop quoi faire je l'ai quand même publié pour avoir des commentaires... et essayer de l'améliorer avec plus de recul.

j'aime ton esprit. Luna. Tout le monde n'accepte pas les critiques, tu les prends comme des conseils ( ils ne sont rien d'autre que des conseils en effet) et tu as envie de progresser, cela ma fait plaisir. Et tu vas progresser, c'est une évidence

Ce que je lis ici, Luna m'interpelle et m'intéresse, même si tu mêles un peu les thèmes.
Je sens ton envie de "dire" et les mots se bousculent ...

Essaie de mettre un peu d'ordre, relis-toi ( attention aux accords de verbes à la première pers. du sing, pas de "t" mais "s" !)
Et surtout opte pour une forme déterminée pour ton texte. Je m'explique :

Soit tu écris de manière classique ( = sujet, verbe etc...) comme , je te cite " Et elle lui explique sa vision d'un enfer..."

Soit tu mets un mot, un nom commun ou un verbe ou plus, à la manière d'Anna Gavalda qui excelle dans ce genre ( tu connais, je suppose " Ensemble, c'est tout" ?) comme, je te cite " Bousculade. Rire nerveux etc.."

Essaie un peu de réécrire ce texte et tu verras plus clair.

Si tu veux, tu peux nous le poster en version corrigée

@Amanda: Oups en relisant ce texte posté trop vite je vois à mon tours les fautes de grammaire dont j'ai honte, d'habitude j'en fais pas tant que ça. Je dois mieux me relire.
C'est vrai que je suis un peu hésitante pour la forme, j'aime bien écrire en mode "non classique" puis me dit qu'à la fin cela ne marche pas sur tout un texte...
Je pense que je vais essayer d'explorer les deux pistes pour trouver celle qui me correspond le mieux!!

@tous: Dans tous les cas merci pour vos conseils , il faut en effet que je me guérisse de mon écriture compulsive et retravaille plus mes textes. Chose que je vais faire dès ce week-end! Et cette fois je vais bien prendre du temps avant de poster le texte.

L'air de rien, cette consigne était difficile à aborder, ne serait-ce que par l'incipit qui obligeait à construire autour de cette phrase et ses contradictions: gentillesse et enfer.
De plus, se limiter à 2000 caractères ne permettait pas un développement donnant libre cours à l'inspiration .
Ceci n'est pas une critique, mais un simple constat. Et l'exercice s'inscrit parfaitement dans la diversité des consignes.
Les analyses du texte de Lunasolare, postées ci-dessus, sont positives et très pertinentes.
Pour ma part, bien que je laisse généralement passer une nuit de réflexion entre la lecture du thème à développer et le traitement que je vais lui infliger, mon sujet abouti est rarement celui que j'ai construit dans ma tête... Si je peux me permettre cette comparaison, comme l'appétit qui vient en mangeant, le texte se forme en écrivant !
Une certitude toutefois: Lunasolare, pour peu qu'elle persévère à poster régulièrement est "condamnée" à améliorer une écriture qui se révèle d'ores et déjà foisonnante d'idées, comme son présent sujet... . Et elle adoptera le style qui rendra ses textes agréables à lire.
NB: cette consigne 181 était peut-être plus parlante aux plumes masculines ?

Non, Catsoniou, les plumes féminines aussi, ont écrit de jolies choses...

D'accord avec ton conseil de laisser "reposer" une texte. Perso, il m'est arrivé en relisant ce que j'avais écrit la veille, de tout effacer ( ou déchirer) et de recommencer à zéro. Notamment pour la saga de l'été, qui m'a donné du fil à retordre.

Donc, Luna, ne t'en fais pas, on a tous nos moments de "vide" et nos moments "d'euphorie" !

hyper dur de laisser reposer ses textes !!!
moi je suis aussi très impatiente et impulsive luna !!! t'inquiète ! et nous ne devons pas être les seules.
mais c'est vrai que ce sont de bon conseils...

Un texte brut, bien intéressant à travailler…
Un texte explosif, de type feu d'artifice. C'est-à-dire que cela part de différents côtés, et comme dans un feu d'artifice, on ne sait plus très bien où regarder.

Autrement dit, c'est un peu difficile de suivre ta « progression dramatique ». Même si tu veux avoir une écriture originale il faut toujours « construire quelque chose »…


Reste qu'il y a dans ce texte une vivacité et quelques forces telluriques intéressantes !!!

Tout cela est prometteur
continue de te lancer !

Lunasolare a écrit:

il faut en effet que je me guérisse de mon écriture compulsive et retravaille plus mes textes.

Je connais ça, j'y ai passé, je dois encore m'améliorer. Les conseils d'Admin, Amanda, Pati, etc, m'ont beaucoup aidé.

D'autre part, je te vois tout à fait dans le marathon d'écriture quand ça aura lieu, tu vas y prendre ton pied. Quand ça sera annoncé ici, inscris-toi, c'est vraiment génial.

Au final je ne sais pas si je vais faire grand chose d'autre de cette ébauche de texte parce que j'ai beaucoup de mal à en faire quelque chose... Peut-être un peu plus tard, en le laissant plus reposer.
De toutes façons je garde les conseils pour les prochaines consignes!

Le marathon d'écriture semble en effet quelque chose de bien intéressant. A voir quand cela recommencera!!

Finalement j'ai essayé de faire une nouvelle version de ce texte en prenant du recul et en essayant d'écouter au maximum vos bons conseils. Je pense que cette nouvelle version est loin d'être parfaite mais j'en suis plus satisfaite (par contre j'ai dépassé les 2000 caractères vu que c'est un autre "exercice".
Voilà le nouvel animal!

L'enfer quotidien

« Ce n'est pas parce que j'ai peur de l'enfer que je suis gentille » dit-elle en l'embrassant.
C'est un baiser sec et furtif. Le dernier qu'elle offre à cet homme qu'elle ne veut plus voir. Elle le repousse en lui promettant de se venger.

« Sois gentille, essayes de me comprendre. Sinon tu iras dans cet enfer que tu crains tant. »
« Mais j'y suis déjà ! » hurle-t-elle
Et elle lui explique sa vision de l'enfer qui n'a rien de biblique. La vie est un enfer avec ses incertitudes, les trahisons, les guerres... Et l'individu ne peut rien contre cette dynamique démentielle qui le dépasse. Aucun acte ne peut protéger à coup sûr de la souffrance. Cet enfer quotidien consume et la peur croit de jour en jour. Elle voudrait essayer de sauver sa peau!

« Et en quoi suis-je un obstacle à ton salut ? » dit-il en tentant de l'embrasser à nouveau.
Elle le repousse, le fait tomber et lui réplique qu'il n'a rien compris. Pour ne pas sombrer elle a décidé d'être la seule maîtresse de sa vie. Elle ne veut rien devoir à personne et ne peut ainsi plus offrir sa confiance.

« Mais ce n'est pas une raison pour abandonner tout ton entourage. »
« Tu crois que tu ne m'as pas déjà assez fait souffrir ? » réplique-t-elle en le bousculant à nouveau.
Cet homme semblait au-dessus des autres, gentil et disponible. Mais il ne s'est pas mieux comporté, la confiance mène toujours au désastre. Elle décide de répliquer et de le blesser à son tours. Elle préfère se transformer en bourreau plutôt qu'être une nouvelle fois la victime. Mais ce n'est pas si simple...

« Je dois avoir un pouvoir total sur mes relations. Je voudrais... Je veux éloigner les autres de moi, ne plus risquer de me faire abandonner. La vie est une lutte, une lutte que peu de gens comprennent. Je dois donc me consacrer toute entière à me défendre. »

« On a tant vécu ensembles. Ne pourrions-nous pas aussi lutter ensemble ? »
« Je ne dois pas déjà flancher. La vie est une lutte continue contre les autres mais aussi contre soi-même. Et puis je ne pourrai jamais te pardonner » Une ombre traverse son visage.

« Mais sois gentille au moins avec toi-même... »
« Je ne suis pas gentille ai-je dit ! » explose-t-elle en le bousculant à nouveau.
« Personne ne me dominera plus jamais et encore moins un homme. » Elle commence à avoir les jambes qui flanchent.

« Je te demandes pardon. Je voudrais... » dit-il en tentant de la retenir
« Il est trop tard pour regretter ! Le mal est déjà fait. » dit-elle en lui coupant la parole
« Je ne me soumettrais et ne m'attacherais plus à personne ! » Elle tremble de plus en plus et ne peut pas le regarder en face.
« Je ne chercherai que le plaisir immédiat et sans engagement. Je vais me construire une carapace. C'est le prix à payer pour s'en sortir dans cet enfer quotidien. » Elle tombe à terre.

« Maintenant vas-t-en, je ne veux plus te voir ici. Vas-t-en ! » Elle se replie sur elle-même et éclate en sanglots. Elle arrive enfin à pleurer ces larmes qu'elle a retenues si longtemps. Peu à peu elle se libère. Elle est prête à oublier cet homme, à tout recommencer mais elle restera seule.