Le Rorcal et le Top - Model

S'il suffit d'une tasse, que dis-je, d'un gobelet en carton pour masquer la Liberté, où va le monde ?

Je le crains, oui, je le crains, il va s'échouer comme une baleine qui, ignorant le calendrier des marées, s'est approchée de la plage, alléchée par quelque gambette au galbe délicieux, à moins que ça ne soit par un sein découvert, à la forme de poire irrésistible.

Maman Rorqual avait pourtant prévenu le jeune baleineau : n'écoute pas le chant des sirènes, il pourrait t'entrainer sur des rives paradisiaques qui seraient le prélude de l'enfer. Ta graisse patiemment accumulée transformée en huile, dans le meilleur des cas, tu servirais de combustible aux lampes de phare.

Non dépourvu de bon sens, le baleineau, imbu de théories philosophiques, se dit qu'il y aurait là une fin honorable, il serait en saine concurrence avec la statue de La Liberté : il éclairerait le monde.

Et m... à la mère Rorcal, pour un sein et une gambette, je me damnerais !

Et le freluquet, usant d'une discrétion dont on ne l'eut point cru capable, approcha le top model, qui sans vergogne, exhibait ses appas et, comblé d'aise, laissa échapper un souffle qu'il crut léger. Le geyser ainsi libéré, d'une hauteur de six mètres, assorti d'un bruit assourdissant, submergea la Miss, qui tel un mannequin désarticulé, se répandit en moulinets désordonnés et disgracieux, au risque inestimable de gâcher son image qui, comme l'on s'en doute, était son gagne-pain assuré.

Si ventre affamé n'a pas d'oreilles, ma culture nettement insuffisante me laisse dans l'ignorance... Le baleineau entendit-il les cris du Top - Model, bientôt transformés en gargouillis ?

Pour ma part, un peu dur d'oreille, Je n'ai pas tout saisi, mais je sais ! Oui, je sais ... Ce jour-là, le mannequin aux formes idéales… Ce jour-là, manque de bol, il a bu la tasse !

Je peux également vous informer que le Top - Model, ingurgité par Le Rorcal séducteur, coule des jours heureux dans le ventre de son nouvel ami.

Et si dans les détails, je peux vous narrer cette belle histoire d'amour, c'est tout simplement parce que fort à propos, à l'instant précis, je terminais mon gobelet de coca-cola. Devinant les prémisses de cette charmante histoire, à bout de bras, j'ai maintenu mon récipient, masquant la scène à la statue de la Liberté qui, pudibonde, aurait condamné sans appel ces amours contre nature...

Arf... La Chute m'a déçue, ça fait trop " cliché ", du coup...

Mais l'originalité des personnages et le comique de situation y est bien, avec une description à mes yeux réussie...
Et ça, c'est malgré tout l'essentiel...

Que voilà une belle fable absolument déjantée !
Catsoniou de La Fontaine vous prenez de la graine !

Citation :

La Chute m'a déçue, ça fait trop " cliché "

Oui, Midwinter, j'en conviens, j'en conviens !!! Mais je te dois une confidence : je n'avais pas mieux en magasin.

Toutefois, si par hypothèse improbable, quelqu'un m'aperçoit là-bas, outre - Atlantique, demandez-moi donc de prendre la pause, je me prêterais volontiers au cliché d'un pauv' retraité limousin complètement égaré

Rorcal séducteur ! beurk !!!
Heureusement c'est outre atlantique, je pourrais continuer à patauger tranquille de ce côté si de l'Atlantique ! lol !
Mais quelle histoire !

Quelle histoire incroyable et fort bien amenée. Du Cats des grands jours!

A part cela, j'adore ta première phrase!

Catsoniou à New York, ce ne serait point triste et en plus ludique pour les enfants de l'Oncle Sam

J'aime bien ce passage

catsoniou a écrit:

Ta graisse patiemment accumulée transformée en huile, dans le meilleur des cas, tu servirais de combustible aux lampes de phare.

Non dépourvu de bon sens, le baleineau, imbu de théories philosophiques, se dit qu'il y aurait là une fin honorable, il serait en saine concurrence avec la statue de La Liberté : il éclairerait le monde.