Comment vous expliquer ?
Là maintenant en quelques mots... C'est venu petit à petit, insidieusement. Au début, je ne savais pas, je ne voulais pas, enfin je voulais juste le détendre un peu ; Il y avait tous ses soucis dans sa tête, j'avais peur qu'il n'explose à la fin, alors voilà j'avais ça chez moi je me suis dit que cela ne pouvait pas lui faire de mal... ça m'avait soulagé moi, pourquoi pas lui ? Je ne pouvais pas savoir... enfin pas au début.
Comment vous dire de quelle façon ça a dérapé ? C'est compliqué et si simple à la fois... je crois qu'il est devenu accro à ce truc, de telle sorte qu'il s'est servi tout seul. Ses soucis étaient toujours là oui, mais il les voyait d'une autre manière, ils prenaient de jolies couleurs, ça me plaisait bien à moi. Et puis, on a eu le chat, chamalo, doux comme de la guimauve, on l'avait trouvé abandonné devant chez nous qui n'arrêtait pas de miauler, alors on l'a recueilli. S'il était doux comme de la guimauve, il en avait aussi la molesse du cerveau je pense... alors je me suis dit que je pouvais bien lui en donner à lui aussi... ça allait peut-être le détendre au lieu de faire ses griffes partout au point que notre pavillon ressemble à une ville en état de siège... tous les matins je lui préparais sa potion dans une tasse, il l'attendait comme un rituel, comme une gâterie alors que moi j'avais envie d'en finir avec ce chat ! Il me rendait malade pour finir avec ses comédies de tout griffer partout !
Ce jour-là manque de bol, il a bu la tasse. Mon Gustave, pas chamalo, j'ai été dérangée par le téléphone, la tasse est restée posée la sur la table. Gustave a tout bu. Il est mort d'un coup. Je ne pouvais pas savoir que ces plantes étaient déconseillées quand on est cardiaque, je savais pas qu'il était cardiaque Mon Gustave. Y'm'l'avait jamais dit. Il a voulu me protéger et je l'ai tué. Mon Gustave.