D'une tasse à l'autre.

Aboucheli était un grand rêveur. Il rêvait à la grandeur d'une vie. Pourtant il n'était ni riche, ni pauvre. Simple, heureux, issu d'une petite ville, d'un petit pays, perdu dans un monde trop grand.
Il était potier, et de toute sa journée, il faisait des cruches, des pots, des tasses. Il travaillait la glaise avec ardeur pour lui donner forme et utilité.
Heureux, oui, mais rêveur. Un songe de vie plus grande, trop grande, et moins étriquée. Une vie qui reflèterait le brillant et le rutilant, qui éblouierait les autres. Parce que le bonheur sans reconnaissance ce n'est rien pensait-il. Il économisa. Etriqua un peu plus sa petite vie simple pour la rendre presque inexistante. Ce qui a posteriori justifiait un exil meilleur. Il doubla sa production de vases, de tasses, et multiplia les assiettes et autres plats. Et se fatigua, oublia son bonheur.
Le pécule grandit et fut bientot suffisant pour prétendre à des desseins supérieurs. S'il était resté dans son minuscule pays, Aboucheli avec sa bourse, serait devenu un grand homme. Mais attiré par des lumières venues d'ailleurs, Aboucheli aspirait à être un petit homme d'un grand pays. Il parti donc. Pris un cargo.
Il arriva en Terre Promise, l'esprit en Utopie. Il releva ses manches, pour construire son empire pensait-il. Mais il était déjà bien fatigué de son ascencion. Le pécule amoncelé jusque là semblait bien moins important dans une si grande contrée. Ainsi à force de larbeur, il fut vite à plat. Il se noyait facilement dans un verre d'eau. Et les pique-assiettes étaient sans cesse aux aguets, lorgnant la fameuse bourse.
Un jour, il s'enticha d'une cruche qui lui brisa toute sa vaisselle d'un coup de colère, et ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Lorsqu'il découvrit le pot-aux-roses, il décida de rentrer dans son petit pays minuscule.
Aboucheli était un rêveur. Il songeait à une vie meilleure. Ce jour-là il reprit le cargo pour rentrer chez lui, penaud. Mais ce jour-là, manque de bol, il a prit la tasse. Acte manqué d'un potier.

J'aime beaucoup l'idée de départ et ta façon de décrire Aboucheli, le grand rêveur.
Tout es excellent, mais je trouve que la fin est un peu bâclée, tu aurais pu poursuivre encore un peu l'histoire, confronter ton rêveur avec la réalité par ex. d'une usine de tasses à la chaîne ( C juste un exemple) et ensuite lui faire "boire la tasse" mais pas sur le cargo.
Je pense que ton idée justement était de mettre en garde contre le fait de vouloir toujours en avoir plus, en faire plus, non ?
S'il était resté chez lui, comme tu dis, il serait devenu grand. C'est aussi ( autre suggestion) une piste à développer !

Titruk, tu fais comme tu le sens, mais c'est tellement bien amené que je trouve dommage de finir aussi abruptement

D'accord avec Amanda, j'ai aussi été un peu frustrée par ta fin car tout le début est prometteur et super bien amené. Vas-tu t'y recoller?

Voilà, j'ai modifié la fin, j'avais dans l'idée d'aller plus loin mais je voulais coller à l'image au plus près
et avais effectivement avorter mon histoire (mais je pensais que ça passerai inaperçu),
mais j'ai fait quelques modifications et repris mon idée de départ,
j'espère que la fin vous conviendra mieux !!

Eh bien, voilà ! Tu vois que tu peux y arriver

Alors, en modo cruelle, je vais ajouter que je me serais arrêtée à " ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase"
J'aurai mis alors l'incipit de la consigne ( " il manqua de bol il a bu la tasse")
Et puis, les deux phrases finales.

D'accord ? Cela a plus de sens, car il a bu la tasse à cause d'une cruche, non ?

Arf, je voulais faire des jeux de mots et je voulais placer ma liste
que j'ai ardemment collectionné sur internet,
j'avoue que le style manque un peu de légèreté sur la fin, m'enfin,
je suis contente que la fin vous plaise.

Alors là, j'aime beaucoup. J'avoue que je préfère cette fin-là. Sur l'autre, il manquait un... Le petit quelque chose qui fait que..

MAIS ça reste entièrement Bravo, titruk, je m'incline ^^ Toujours aimé les bateaux et la poterie, tu as tapé dans le mille en ce qui me concerne

Je n'ai pas vu la première mouture, mais celle-ci me plait beaucoup, une très belle histoire.