Ils étaient entrés. Avaient tout dévalisé. Lui n’avait pas eu le temps de s’enfuir. Il avait juste eu le temps de penser que finalement, il était heureux de ne pas s’être marié. De ne pas avoir fondé de famille. Et que ses parents soient morts avant d’avoir vu ça. Il savait, on le lui avait raconté, que certains avaient préféré se jeter par la fenêtre, plutôt que livrer leur famille, leurs enfants.
Lui, c’est dans un fourgon qu’on l’a jeté. José. Evidemment, il aurait probablement pu trouver mieux, en matière de nom de guerre. Mais c’est celui-ci qui lui échut. En souvenir d’un autre. Mort lui aussi. Bien entendu.
Et maintenant ce fourgon, qui sait où il roulait ? Et vers quoi ? Le repos ? L’abandon ? Ou, plus probablement, la souffrance, peut-être la torture…et la mort, probablement. Mais quant à savoir ce qu’elle était…Il espérait surtout qu'elle viendrait vite et frapperait fort.
En tous cas, une chose était certaine : il laisserait une guerre en marche, mais pas de veuve, ni d’orphelin. Et il ne savait pas s’il devait s’en réjouir ou le déplorer.