Dans une heure ou deux ,José va mourir. Il n’attend aucune grâce.
D’ailleurs, José n’a jamais cru à la grâce ni surtout à celle qui viendrait de Jésus, Marie ou Joseph. Et pourtant entre sa vie et celle de Jésus il y a quelques similitudes.
Comme lui, il est né sur la paille de fille mère et père inconnu .
Avec un tel bagage , l’avenir ne s’annonçait pas très rose…
Et pourtant sa mère y mettait du sien pendant ses heures de gardiennage quand elle ne faisait pas le trottoir. Elle lui racontait des histoires, surtout des histoires de saintes, elle lui apprenait des prières, des « Ave » et des « Notre père qui êtes aux cieux ».
Ils les récitaient à deux, le soir au pied du lit avant le coucher dans le grand lit froid qu’elle ne rejoignait qu’ au petit matin, épuisée.
José peinait à s’endormir sans sa mère auprès de lui et rêvait de son père qu’il aurait préféré sur terre plutôt qu’au ciel .
De plus, il ne comprenait pas pourquoi et comment sa mère travaillait la nuit pour lui assurer son pain quotidien comme elle disait.
Dans quelle boulangerie travaillait-elle ?
José grandit…
Un soir il décida de suivre sa mère jusqu’à sa boulangerie !
Grande fut sa stupéfaction de découvrir que la boulangerie était une sale petite maison close devant laquelle stationnaient un réverbère et un homme louche.
Vraisemblablement cet homme louche attendait sa mère depuis longtemps car il montrait des signes d’agitation et d’impatience évidente.
D’ailleurs il l’empoigna après l’avoir jetée sur le trottoir et la poussa de ses pieds à l’intérieur de la sale petite maison close.
José, de son poste d’observation et du haut de ses 8 ans n’en perdit pas une .
Tout à sa découverte et à son émotion, il rentra chez lui dans un drôle d’état, se coucha habillé dans le grand lit froid criant vengeance, crime et châtiment à qui aurait pu l’entendre.
José grandit mal…
A 20 ans, il connaissait toutes les mauvaises fréquentations, les bons stupéfiants et les armes à feu et à sang.
Ce jour là, c’était le 25 décembre exactement, la mère de José était revenue de son travail en larmes et en bleus sur tout le visage. De sa bouche pendaient quelques dents…
José pansa sa mère, la coucha dans le grand lit froid et succombant à la tentation, il partit révolver à la main.
Ce qui était projeté depuis 12 ans arriva.
José s’approcha de l’homme louche qui stationnait à coté du réverbère devant la sale petite maison close et pointant l’arme sur la tempe de l’homme louche, il le tua…
Post scriptum.
Depuis que José sait qu’il est l’assassin de son père, José n’attend aucune grâce, il attend d’être délivré de son mal… Amen