Je m'étais décidée fermement à ce qu'il vienne. Je voulais qu'il vienne. Qu'importe mon âge, il viendra. Et puis il n'a pas le choix !
- Maman, tu l'as postée, hein ?
- J'ai posté ta lettre, ma chérie...
- Mais tu l'as vraiment fait ?
Ma mère me regardait d'un air fatigué qui se voulait rassurant. Je ne saurais expliquer ce genre d'air que peut avoir une mère. La mienne, en tous cas, partit de ma chambre pour laisser le marchand de sable venir " me saupoudrer le visage ", comme elle disait. Nous étions un 17 décembre, et je répétais ces questions à ma mère depuis un bon mois. Je voulais absolument qu'il la reçoive à temps. Une veille tradition qui perdurait, et c'était ainsi. Je penchais ma tête vers la fenêtre de ma chambre, et y admirai furtivement les étoiles. Puis, je m'attardais sur une étoile, L'étoile par excellence. L'étoile polaire. Je m'endormis avec un sourire. Comment ma mère parlait de l'hiver... ? Ah oui... Les frimas.
Les Izards. Quartier de Toulouse. Nous avions une maison dont nous ne pouvions nous plaindre, pour une grande ville. Sous un petit préau, j'étais pelotonnée en chien de fusil vers le grand portail. Il allait venir. C'était obligé. Sur le mur à ma gauche, il y avait un tableau. J'y pris une craie, et commençais à écrire une brève historiette. Quand, brusquement mon père m'interrompit :
- Petite Fleur, où as-tu mis le C.D de Bach ?
- Un C.D qui back, papa ? Ah, Bach le musicien... ?
- Mais ce cantate, où l'as-tu mis ?!
- Papa, c'est quoi un cantate.. ?
- Plus tard, petite Fleur...
Hôchant les épaules, je continuai mon historiette. Il commençait à faire tard, j'avais ratée toute la soirée du réveillon. Mais je m'en fichais un peu, à vrai dire. Je voulais qu'il vienne, nom de nom ! Je sursautai... Et me dirigeai vers le portail en bois en trombe et ne quittai pas des yeux la voiture. La dernière voiture. Il arrivait toujours pour la bûche. C'était lui. Je jubilais intérieurement. Tonton était enfin arrivé ! Mes yeux ne bougeaient pas. A un tel point qu'ils commençaient à me brûler. Alors que je m'apprêtais à me jeter au cou de mon tonton préféré, je m'arrêtai dans mon élan. Et ma déception se traduisait sur tout mon visage. Ce n'était pas tonton. Il n'était pas venu. Mais, il avait bien reçu ma lettre, si ? Ah non, il n'avait pas le droit ! Je n'avais pas attendu minuit pour qu'il n'y ait pas tonton ! Fulminant dans ma barbe, je me dirigeai vers le tableau, dos à la porte de la maison, et j'allai terminer mon historiette. Mais à la place, un quatrain sortit, d'un jet.
La déception, c'est quelque chose
La déception, ce n'est pas rose
La déception, c'est surtout frustrant
La déception, ce n'est pas du tout chiant...
Je grommelai, faisant les cent pas devant la porte de la maison. Impossible. Impossible. Non. Tonton venait toujours. Tonton venait...
- C'est de la déception, ou je ne m'y connais pas, dit la personne qui avait brisé tous mes espoirs que tonton vienne.
Je me figeai. Et considérai la personne à côté de moi. Avant qu'un grand sourire vienne m'illuminer. Et que je me jette dans les bras de l'inconnu en accrochant son cou comme une bienheureuse. Alors là, si on m'avait dit...
- Grand schtroumpf !
- Bonsoir, la schtroumpf..
- Pourquoi la schtroumpf... ?
Avec un léger ton espiègle, il murmura que je n'étais pas assez blonde et surtout belle pour être la schtroumpfette. En voyant ma mine boudeuse, il ne fit que me porter comme une princesse pour qu'un sourire vienne de nouveau illuminer mon visage. La porte s'ouvrit sur ma mère, un sourire complice adressé à mon frère. Lourd de sens. Elle avait envoyé la lettre à mon frère, en modifiant des mots, et non à mon tonton. ... Vengeance allait s'imposer.
- Maman, le grand Schtroumpf il est méchant !
- C'est ton frère, ma chérie, c'est normal...
- Ah bon..
~ Absolument navrée si cela est mal écrit, ou mal dit, il risque d'y avoir pas mal de fautes [ de syntaxe ] ou d'incorrections, mais ce souvenir m'est venu soudainement, et j'ai préféré l'écrire directement plutôt que de le laisser filer.