Je chevauche dans les plaines rouges et désertiques du Grand Ouest, celui des légendes, celui des pionniers.
Je me sens libre, heureuse avec mon cheval, mon paquetage, la nature et moi. Pas de contrainte, pas d’ordre, pas de désagréable tâche à accomplir, juste, moi, mon cheval et la nature sauvage. Le bonheur, l’évasion, à portée de rêve.
Depuis quand suis-je ainsi ? Impossible à dire.
Un jour j’ai tout quitté, la vie soi-disant moderne, le confort, les habitudes, pour me lancer dans cette utopie bizarre et d’un autre monde.
Parfois je traverse des villes, avec mon cheval et mon bagage. Pour ne pas être ennuyée, je réponds vaguement aux questions malsaines et curieuses, en disant que je tourne un reportage sur les anciens de la route.
Et ils me laissent tranquilles, faisant semblant de comprendre, faisant semblant de m’accepter.
Je m’en fiche, je vis, et eux survivent, là est la différence.
Rien de ce qu’ils possèdent ne pourra me rendre plus heureuse que je ne le suis déjà.
Je suis libre, eux pas...