Dissertons deux politiciens

Festoyeur

Dissertons à propos de deux politiciens.

Deux c'est mieux. Du moins c'est ce que nous pouvons penser en lisant une phrase de Wail Bouabid: "Deux personnes disent toujours oui, le politicien et la prostituée".

Cependant, dans le cas de figure présent, représenté symboliquement par cette image, il s'agit de deux politicards, Messieux Jean Perroquet et Michel Lechat. Toujours à se frotter l'un contre l'autre pour obtenir un avantage substantiel pour son estime de soi, quitte à tromper la sincérité. Donc, chère lectrice et cher lecteur, ne vous attendrissez pas devant ce montage, ne soyez pas si naïfs, ce n'est que pure façade.

En effet, malgré les apparences, ils n'ont pas du tout les mêmes avis et opinions politiques et encore moins religieuses. Les deux hommes semblent inséparables, toutefois ils se disputent régulièrement sur toutes sortes de sujet, croyant toujours que soi-même est plus apte à répondre aux besoins des autres. Normal, ils n'ont pas la même couleur politique. La citation de James Freeman Clarke y trouve une fois de plus sa place: "Un politicien pense à la prochaine élection".

Cette lutte s'intensifie depuis quelques temps, les deux briguant un paradis: Belleville. Fini maintenant le temps de se coller l'un contre l'autre. Fini les miaulements de pseudos martyrs; la lutte a commencé pour ne pas se faire plumer. D'accord ce n'est point une élection présidentielle, c'est nettement plus local, toutefois un important défi pour tout le monde, dont Belleville va faire un choix.
Pour remporter le graal, les deux candidats, qui ne sont d'ailleurs pas les seuls, doivent argumenter leurs promesses et prouver qu'elles sont réalisables. Ils veulent montrer aussi leur richesse, qu'elle soit morale comme Lechat qui prône une certaine compréhension du pauvre, ou de proximité comme Perroquet qui se promène en Peugeot 806 pour démontrer régulièrement sa présence dans la rue au bon moment, au bon endroit. Car nous savons tous que dans toute campagne, les promesses fusent plus que les actes, et ceci dans toutes les situations.

Bon d'accord, vous allez me dire que mon défaut est d'être jaloux. J'acquiesce, étant donné que je n'ai aucune chance et je vais devoir conserver ma situation actuelle. Est-ce grave la jalousie docteur?

Ce qu'il vous faut aussi savoir, mais vous l'avez certainement deviné, c'est que Jean Perroquet et Michel Lechat, bien qu'ils soient inséparables, sont amoureux de la même femme, justement cette jolie blonde aux yeux bleus répondant au doux nom d'Emma Belleville. Et moi aussi je voudrais la conquérir...

Kalé'reporter

Superbe ce texte, émaillé de citations souriantes et d'un joyeux mépris de la politique. Quant à Emma, c'est une autre histoire ! flower

**Maîtrise le sujet**

Belle idée Train, un texte qui décrypte la politique comme jamais mort de rire

C'est drôle et enlevé, j'aime beaucoup.
Allez, si tu montres tes écrits à la belle Emma, sûr qu'elle va oublier les autres concurrents. Tu cours à la winner

Admin

Une belle façon d'analyser la politique politicienne. Quelque soit le pays, ils ont ça en commun.
Par contre je n'ai pas compris ton titre: "Dissertons deux politiciens."
Mal formulé?

Kalé'reporter

Citation :: dans toute campagne, les promesses fusent plus que les actes

J'aime aussi "bien pauvre celui qui ne peut pas promettre" ...

Belle description de la politique moderne !
Une certitude, Emma ne se trompera pas: elle te choisira !

Modératrice

Je suis comme Admin, je n'ai pas compris le titre...
Je n'ai pas compris non plus l'amalgame entre la ville et la jeune Emma:saipa:

Je dois être dans un mauvais jour, Train stp éclaire ma lanterne ! prière

Parce que tout ton texte est très bien écrit, plein d'humour et de vérités assénées à juste titre:flower:

Modératrice

L'humour de Trainmusical comme nous l'aimons, et quand il est appliqué à la politique c'est encore plus savoureux. Bravo ! bravo!

**Maîtrise le sujet**

J'ai adoré . C'est bien mené, bien écrit, bien décrit et on rigole beaucoup donc j'aime

Festoyeur

MERCI beaucoup pour vos gentils commentaires et heureux que le texte vous a plu et vous a amusés flower

@Admin: Pour le verbe disserter je pense à cette expression trouver sur le net

Citation :: c'est Développer et exposer méthodiquement, par écrit ou oralement, des arguments (sur un sujet, un thème, une question savante).
...
Développer en bonne et due forme (et souvent longuement) des arguments, des opinions (sur un sujet quelconque) de manière oiseuse ou pédante et ennuyeuse.

Donc j'ai utilisé ce mot pour comme dérision de ces deux politicards.

@Amanda: pour l'amalgame entre la ville et la jeune Emma, je voulais que le lecteur pense que je parle d'une ville, Belleville, et puis en fait il s'agit d'une femme qui s'appelle Emma Belleville, d'où la chute.

Mais peut-être que je n'ai pas été assez clair? sifflotte

Admin

Oui, mais je ne comprends pas la façon dont tu l'as conjugué en fait !

Festoyeur

Admin a écrit:: Oui, mais je ne comprends pas la façon dont tu l'as conjugué en fait !

Je prends mes lecteurs comme complice... enfin comme ça que je le pensais, d'où la première personne pluriel.
Mais bon peut-être en effet que j'aurais du mettre autrement le titre...

Occupe le terrain

Ce qui ne va pas dans ce titre, ce n’est pas la première personne du pluriel, mais l’emploi d’un COD avec le verbe disserter : il faudrait plutôt écrire dissertons « sur » ou « à propos de » ou "au sujet de" deux politiciens.

Festoyeur

Merci Tobermory, j'ai appris quelque chose flower

J'ai toujours employé le complément d'objet direct après ce verbe, et mon erreur, si j'ai bien compris, est que c'est un verbe intransitif, donc ne doit jamais avoir un complément direct.

Je viens ainsi de corriger le titre.

Occupe le terrain

Pour le reste, il y a quelques phrases avec lesquelles j’ai eu un peu de mal, par exemple. Toujours à se frotter l'un contre l'autre pour obtenir un avantage substantiel pour son estime de soi, quitte à tromper la sincérité. » Cela n’empêche pas tes deux portraits d’être truculents. Et j’aime bien la fin un peu énigmatique avec cette belle fille/Belleville. Est-ce une femme réelle ou symbolise-t-elle la mairie convoitée par les deux politiciens ( et par le narrateur ?) ou un peu des deux ? J’aime bien cette ambigüité.