Le col du couraillon

Kalé'reporter

Le nez dans le guidon
Les yeux sur le bas côté,
Ébloui de beauté
Cinq pétales blanches
Un pistil jaune
et puis, tapi sous la feuillée,
le maillot rose de la fraise des bois.

Timide, à l’orée du jour,
La vergerette violette et or ;
Havre à papillon, le compagnon blanc
Bulbe outrancier, chargé de sucs enivrants
Le nez dans le guidon
Les yeux sur le bas côté,
Ébloui de beauté

L’asphalte défile, vibrant de chaleur ;
Les herbes chantent et disent le vent.
Sur l’alpage, neige de l’été,
Les cardamines ondulent comme les blés.
Aux allures portantes,
Surfer sur la vague en chatouillant les pédales
Le nez dans le guidon
Les yeux sur le bas côté,
Ébloui de beauté

Dans les lacets,
Entendre le sourire cristallin du ruisseau
Quand on astique la selle
Parce qu’on a tout à gauche,
Les joues rouges comme des coquelicots
Le nez dans le guidon
Les yeux sur le bas côté,
Ébloui de beauté

Et puis atteindre le col
Contempler le silence des foins coupés
Se fondre dans le rocher et tutoyer le bleu de l’été,
Respirer la paix de l’alpe
Ecouter les cloches tintinnabuler,
Se refaire la cerise,
Et lire la descente.

Enfin, arroser les fleurs,
se retirer, la chaussette légère,
et plonger dans l’ivresse de la vallée,
Le nez dans le guidon
Les yeux sur le bas côté,
Ébloui de beauté.

Kalé'reporter

A côté du bruit et de la fureur du Tour, il y a la nature qui poursuit son chemin au rythme des saisons et tu as pris le temps d'en décrire magnifiquement toutes les saveurs... salut bas

**Maîtrise le sujet**

Je suis impressionnée, J'aime le rythme, la répétition...
j'y étais et c'est tout ce que j'aime dans le Tour de France : ce qu'il y a autour !!!

Occupe le terrain

Une façon très originale de traiter le thème, avec ce coureur rêveur et contemplatif. Un hymne panthéiste qui traduit superbement la jubilation devant la nature. Parmi d’autres formules heureuses, ma préférée est ce clin d’œil drôle et tendre : le maillot rose de la fraise des bois. Et du coup grâce à google, je suis allé admirer le Compagnon blanc, la Vergerette et la Cardamine.

**Maîtrise le sujet**

J'aime beaucoup ton coureur poète qui vois toute la beauté autour de lui...
Une façon originale de traiter la consigne qui évoque bien selon moi ce qu'est le réel plaisir de faire du vélo ! bravo

Modératrice

Je ne peux que souscrire aux commentaires précédents. Comme toujours, j'aime beaucoup ta vision de la consigne et la pureté de ton style. salut bas

Admin

C'est très beau!
Oublié le peloton, On découvre tout autre chose avec ton coureur poète. salut bas

Festoyeur

J'aime beaucoup ce passage:

kz a écrit:: Cinq pétales blanches
Un pistil jaune
et puis, tapi sous la feuillée,
le maillot rose de la fraise des bois.

Et j'admire aussi...
Enfin j'aime tous les vers de ce poème avec le refrain.
Très belle démonstration poétique au sens propre et au sens figuré de ta passion.

bravo