Dis moi...

Et si jamais demain...
Ton doigt ne me permettait plus de m'y accrocher
Et si jamais demain...
Je me retrouvais seul
Et si jamais demain...
Je n'avais plus ce doigt auquel me cramponner
Et si jamais demain...
Cette main rassurante devenait hostile
Et si jamais demain...
Au lieu de me protéger tu me blessais
Et si jamais demain...
Ce rouge dans lequel je me cale confortablement aujourd'hui n'était plus que sang et douleur
Et si jamais demain...
Je réalisais que tu m'as menti

Dis, toi, le grand, l'adulte auquel je m'accroche en toute confiance,
Dis, toi, le grand, le tout poilu et tout rouge,
Dis, tu vas pas me lâcher hein?

madeleinedeproust a écrit:

Au lieu de me protéger tu me blessais
Et si jamais demain...

Et si jamais demain...
Je réalisais que tu m'as menti

Ceci hélas est aussi une réalité, y goûter me semble particulièrement douloureux.

"Dis, tu vas pas me lâcher hein? "

Hélas! Cela arrive pourtant si souvent que les pères n'accompagnent leurs enfants qu'un temps très limité...

Façon nouvelle de traiter la consigne, du point de vue de l'enfant...
Et tu mets le doigt sur quelque chose de vital, le besoin du père !
Très réussi madeleine !

arriver au monde par la mère...
entrer dans la vie par le père...

mais non, il ne lâchera pas...
Sauf quand le temps viendra...

A la fois inquiétude et confiance aveugle de l'enfant vis à vis du père

J'aime ta finale qui m'a donné le sourire.

madeleinedeproust a écrit:

Dis, toi, le grand, l'adulte auquel je m'accroche en toute confiance,
Dis, toi, le grand, le tout poilu et tout rouge,
Dis, tu vas pas me lâcher hein?

madeleinedeproust a écrit:

Dis, tu vas pas me lâcher hein?

C'est fou ce que c'est juste ... et faux à la fois. La vérité de l'enfant est d'appeler à pouvoir garder prise ... et pourtant, lui-même, un jour ne voudra plus qu'on le tienne ... comme ça. Mais il y a tant d'autres façons de tenir le lien... Et, malheureusement, tant de façons de le briser, parfois à tout jamais. Tu as raison de nous le laisser deviner par ton texte...

Ce doigt, cette main à laquelle on s'accroche, bientôt ce sera toi ; mais lequel s'accroche vraiment à l'autre ?
Est-ce que celle ou celui qui apporte son soutien ne trouve pas ainsi dans cette relation un peu de soutien, aussi ?