En attendant le bus

C’est entre une certaine heure et une autre certaine heure que je suis arrivée à l’arrêt de bus – nul n’est besoin de précision pour certaines occasions, et puis, on comprendra en lisant la suite, en espérant que personne ne la lise – et que je l’attends, cela me fait donc penser à cette histoire où un certain Godot est attendu mais ne vient jamais zaï zaï zaï zaï et je pourrais siffler tant que je pourrais là haut sur la colline ; il est sensé partir à une autre certaine heure, mais encore faudrait-il qu’il vienne, cela me fait donc de nouveau penser à cette histoire où un certain Godot est attendu mais ne vient jamais zaï zaï zaï zaï et je pourrais siffler tant que je pourrais là haut sur la colline, mais j’ai horreur de me répéter, c’est pour cela que je n’en parlerai plus, mais on saura à quoi je pense ; attendant le bus, je pense – c’est logique pour tout être normalement constitué et parfois moins – à chacun sait à quoi je pense à ce moment là, inutile de me répéter, et je ne répéterai plus que c’est inutile de me répéter puisqu’on saura à quoi je pense et que c’est complètement idiot de dire que je ne vais pas me répéter alors que c’est ce que je fais en le répétant, en définitive, répéter qu’il est inutile de se répéter est quelque chose de vraiment absurde ; je pense donc à tout ce genre de choses qui me passent par la tête, et cette fois je ne ferai que deux commentaires – celui juste avant, et celui-là – les premières choses qui me viennent sont sur les gens autour de moi qui font la même chose que moi – attendre le bus, pour ceux qui n’auraient pas suivit – je suis mal placée car des gens passent derrière moi et je n’ai aucun moyen de les voir, mais en même temps, s’ils passent ça veut dire qu’il y a un passage et que si je reculais je serais en plein milieu du passage, c’est à dire encore plus mal placée ; devant moi, il y a deux hommes qui se font des messes basses – ou du moins, je n’ai pas encore de sonotone, et par conséquent, je ne peux pas les entendre – et si quelqu’un veut savoir ce que j’en pense il n’a qu’à aller voir l’article du 9 qui donnera une orientation sur le sujet – parce qu’il serait préférable que personne ne lise la suite – , je crois que mes parents – non plutôt les médias et les films américains, bien que je n’aies rien contre les américains qui font des films souvent très utiles pour se distraire – m’ont trop rabâchés de choses là dessus, et ma paranoïa est depuis en augmentation constante, enfin, allons au plus bref – mais pas trop quand même – ces deux hommes ne peuvent me vouloir que du mal, j’ai d’ailleurs réussit à me persuader – et il est maintenant impossible de me convaincre du contraire, même en me rappelant que je suis un peu trop parano sur les bords – que ces deux hommes appartiennent à une société aux activités plutôt mafieuses et qu’ils sont là en mission pour m’espionner, je représente alors la jeune fille innocente et qui ne se doute de rien – mais qui a juste l’imagination un peu trop débordante, de ce fait, elle se dit que ce ne sont que quelques idées paranoïaques et qu’il faut qu’elle arrive à se convaincre que ce ne sont que deux gens qui attendent le bus comme tout le monde – mais cette paranoïa me permet de m’occuper plutôt que de penser à ce qu’on sait à quoi je pense, je regarde donc dans leur direction – on à le droit de s’amuser un peu avec ces mafieux, il faut les mettre en alerte – faisant genre que je suis plongée dans mes pensées et qu’en fait je regarde dans le vide – ah, l’homme aux lunettes, il va me manquer celui-là, je ne m’étais jamais autant amusée, j’espère pouvoir un jour le revoir – mais bien sûr, je les dévisage – là est tout le plaisir de la chose, regarder dans le vide tout en dévisageant, mais mieux que le vide, il y a le reflet des vitres dans lesquelles on ne regarde pas que le paysage, une vraie délectation pour les gens comme moi – enfin, le bus arrive – et je m’arrêterais ici, car il y en a des vitres et des reflets à l’intérieur d’un bus et il serait plus sage que je finisse cette phrase, on connait maintenant quelques unes des raisons qui expliquent pourquoi.