Le pianiste parti, il n’y a pas un seul piano au monde qui se souvienne du récital donné.
Et si la pianiste sous les mancherons de voile transparent délie ses mains en les tendant vers le violoniste, à cette main habile qui saisit des boucles brunes - prison de chaînes tressées, une fois pour toutes
Et si les sexes se révèlent brûlants concertants appelants faut-il vraiment graver les armes dans du marbre
Et si l'orchestre accompagne les vibrations l'incendie la bataille
Sa lente progression Son plain-chant Son point d'orgue
Et si les yeux gigantesques de la salle vrillés sur le couple fantôme se ferment en haletant le plaisir consenti
Y a-t-il un seul piano au monde qui se souciera
De se rappeler toute la démesure de minuit...
Y a-t-il une cathédrale au monde qui glorifie
L'armistice de l'amour et son sommeil
La blessure du soldat
Et la mort de sa Muse ...
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("My body is a cage" - Peter Gabriel, extrait de l'album "Scratch my Back" - 2010).