Je touche de la peau de singe
Mais le gorille du dancinge
Qui ressemble à Terminator
M’a laissé entrer. Il a tort !
Je vais emballer du beau linge
Et faire du remue-méninges
Parmi ce pays de castors !
C’est l’amour qui est mon mentor !
Mon désir jamais porté pâle
Avise le jade ou l’opale
Et, sur les mots doux qu’il adore,
Il fait rouler la feuille d’or
Pour en sortir un madrigal.
Comtesse, avouez, c’est un régal
Ma caresse dans votre dos,
Cet émoi qui va crescendo !
A votre vieux carnet de bal
Ajoutez mon nom – Don Diego ! –
Je ne suis pas mauvais cheval
Et je promets la tornade ! Oh !
J’ai le souffle un peu baladeur
Et le regard plus que mobile.
Vous aimerez mon jeu débile,
Celui de la main du masseur
Qui fait monter de la vapeur,
Du rose aux joues, indélébile,
Quand on abandonne sa peur.
Je sais jouer à la galère,
A la trirème, à « l’Argonaute »,
Au « cheval de Troie sans lumière »,
A « zapper grave la première »
Pour être celui qui dénote
Avec ses façons cavalières.
Mais n’allez pas croire surtout
Que je sois le roi des matous
Ou macho du Machu Pichu !
Je ne suis pas un être humain,
Je suis une manière d’être
D’hier, aujourd’hui ou demain :
Je suis l’inslammable concept,
L’instant de séduction qui passe
Avant que le discours trépasse
Et que le temps ensevelisse
Nos existences vives ou lasses
Sous sa trop neigeuse pelisse,
Sous sa trop sévère police.
Je suis un papillon posé sur votre épaule,
Une biche aperçue courant dans la prairie,
Un rayon de soleil après l’hiver pourri,
L’envie de se lancer dans une danse drôle
L’air léger côtoyant la Seine dans Paris,
Un instant de bonheur imprévu qui vous frôle.
Je suis le vent de la folie,
La poésie sortie des flammes.
Echappé de chez l’archiviste
Je chasse la mélancolie :
Je suis un impromptu qu’on slamme
Au beau printemps, à l’improviste
Pour le plus grand bonheur des dames
Et le plaisir des arrivistes !