-- Dis, tu crois qu’ils sont partis ?
-- J’sais pas, on n’entend plus de bruit en tout cas.
-- Bon, on y retourne alors ? C’est que j’ai un creux, moi !
-- Ben pas moi, ils m’ont coupé l’appétit avec leur randam.
-- Bah, fais pas ta chochotte, t’es toujours la première à grignoter un p’tit truc. Même que l’autre jour tu as failli avaler une de ces boulettes rouges empoisonnées alors que je t’avais mise en garde.
-- Je sais, je sais, mais à force de dévorer du papier, je commence à saturer. T’as vu l’état des murs ? On a dégusté des mètres de tapisserie. Mon estomac n’en peut plus !
De toute façon, j’en ai marre de cette bicoque. Des courants d’air partout, un piano qui manque de nous écraser…
-- Ah pardon, mais le piano ne se serait pas écroulé si on ne lui avait pas rongé les pieds ! Faut être honnête, quand même.
-- C’est vrai, mais il n’empêche que j’ai envie de changer d’air. Tu crois qu’on pourrait essayer de se faufiler dans le camion de ces types ? Ils nous emmèneraient ailleurs.
-- Plutôt risqué comme plan. Les humains n’apprécient pas vraiment les rongeurs de notre espèce. Ils essaient plutôt de nous exterminer.
-- Chut, tais-toi, il y a un bruit bizarre !
Tiens, ça recommence, t’as entendu ?
-- Non, mais par contre je vois deux points lumineux sous le piano. On dirait des yeux de…
...Cours ! C’est un chat !