le Monochame tailleur est un gros insecte xylophage ! (Merci Wikipédia)
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le Monochame tailleur : vous ne pourriez pas cesser un peu de vous plaindre !
La puce : j'aimerais vous y voir avec la faim au ventre !
Le Monochame tailleur : la prochaine fois vous y regarderez à deux fois avant de sauter sur mon piano pour faire l'intéressante !
La puce : ce fut une détente maladroite, je n'avais pas l'intention de quitter mon hôte, cet agent immobilier qui tentait de fourguer votre demeure délabrée à un couple de gogos.
Le Monochame tailleur : délabrée vous-même ! Et puis je vous rappelle qu'ici c'est chez moi. Vous avez peut-être faim, mais moi je me régale avec le bois de ce piano. Je dois dire qu'il est particulièrement goûtu, avec quelques touches épicées, dont je me délecte. Le meilleur dans le piano, peu de mes congénères le savent, c'est la queue. Un vrai régal.
La puce : arrêtez ! Vous le faites exprès, j'ai l'estomac au fond des pattes arrière. Ça fait quatre jours que je n'ai pas sucé le sang d'un humain. C'est atroce ! Je me sens vraiment mal.
Le Monochame tailleur : j'ai horreur des carnivores ! Je suis végétarien moi madame, je ne mange que du bois. Vous devriez faire comme moi, ici il y a de quoi creuser et bâfrer jusqu'à en avoir des crampes dans les mandibules.
La puce : vous n'avez donc aucune pitié ! Vous voyez bien que je vais mourir de faim !
Le Monochame tailleur : vous savez, je suis très individualiste, c'est l'époque qui veut ça. Dans le temps peut-être, je vous aurais porté secours. À l'époque où le bois se faisait rare et où on savait se soutenir entre espèces. Mais à présent, nous sommes dans une époque moderne, l'opulence du bois mort est partout, on déforeste à tour de bras. Tiens, l'autre jour, avec ma femme, on s'est payé du bois exotique dans un salon de jardin. Je vous raconte pas : succulent !
La puce : je me meurs !
Le Monochame tailleur : bien, je bavarde, je bavarde, mais je commence à avoir un petit creux moi aussi.
La puce : j'agonise !
Le Monochame tailleur : tiens, c'est mon jour de bonté. Venez par ici, je vous offre quelques fibres. Ne me remerciez pas, de temps à autre il faut bien savoir partager un peu.
La puce : .... ....
Le Monochame tailleur : dites donc, vous pourriez au moins répondre !
La puce : .... ....
Le Monochame tailleur : et voilà, faites du bien à votre prochain, tiens ! Il vous snobe !
Je vous jure... Quelle époque !