Ce cercle é3 du roman...

J'ai beau me torturer les méninges sur ce sujet, rien ne sort. Je n'arriverai pas à mettre ma pensée en ordre, tout sortira donc peut-être comme ci, comme ça, plic et ploc! Mais ce qui me frappe, c'est qu'on a tendance à circonscrire la pensée et le débat autour du roman.

Comme si dans la littérature, il n'y avait que le roman ! Comme s'il n'y avait pas une infinité de possibles entre Harlequin d'un côté, et Stendhal de l'autre!!! Dieu sait si j'adore lire, mais le roman et moi, sommes-nous vraiment copains? J'ai peut-être plus de lecture de romans "faciles à lire" à mon actif que de classiques - que j'ai pourtant lus à une certaine époque. Parce que j'aime bien avoir un livre en main avant de m'endormir par exemple! Et parfois, le livre est tellement palpitant que je peux y passer la nuit...

Il y a longtemps, je pouvais prendre un monument de la littérature, m'atteler à cette lecture, 1x, 2x, 5x, autant de fois qu'il le fallait, et passé la page 50 ou 75 ou 100, j'étais partie pour tout - ou presque tout - lire. Et je me sens toujours vaguement coupable d'avoir "pilé" sec dans les Rougon-Macquart (après "Une page d'amour") ou dans la Recherche (au beau milieu de "La prisonnière") - sans avoir jamais pu reprendre le cours de ces lectures. Par contre, je me suis presque fichu une dépression en lisant "Adrienne Mesurat" (Julien Green) ou "Le bruit et la fureur" (Faulkner). Donc, force m'est de reconnaître que je n'aimerais pas trop le roman. Ce qui ne veut pas dire que je n'aime pas la littérature - oh certes pas !

(Et ô drame, pour être écrivain à l'heure actuelle, il F-A-U-T écrire des romans! C'est comme d'avoir un pistolet sur la tempe. Si vous n'écrivez pas un roman, vous n'êtes qu'un é-cri-vant !!! Et vous êtes mort! Pan! Pan! Dehors...)

Or, j'adore la poésie. En lire, en écrire. J'aimerais assez le théâtre. J'aime les essais, certaines biographies, j'ai aimé lire, parcourir, étudier, voire dévorer des livres d'histoire de l'art ou de l'architecture.

Mais je me sens incapable, par exemple, de tenir un blog de lecture, j'ai le vertige rien que de penser à la PAL -romanesque- que cela suppose. Or, quand on a une cervelle de pois chiche, n'est-ce pas? Et puis, on peut en arriver à des commentaires aussi absurdes que le suivant: le ou la diariste présente un auteur, un livre; un lecteur dit "ouh là là ! Je ne sais pas quand je vais le lire, il est en vingtième position dans ma PAL" - à quoi ça rime ? Il y a des livres à faire passer de toute urgence en tête d'une PAL. Mais tout cela est affaire de goût: je peux aimer un auteur que d'autres lecteurs ne vont pas particulièrement apprécier. Pour des raisons qui me sont entièrement personnelles.

Ainsi, pour le moment, je m'intéresse au phénomène de la Chick litt - Mais je fais déjà une distinction dans ces romans, Il y a un auteur qui me plaît davantage parce que ses livres me permettent d'explorer un univers et des rapports familiaux qui m'intéressent.

Ou alors, on considère la littérature comme un musée, bonne à enfermer dans une anthologie, style Lagarde & Michard (une belle anthologie, d'ailleurs). Mais là, le temps est nécessaire pour qu'un certain écrémage se fasse. Ainsi, jusqu'à présent, je ne retiendrais pas grand-chose d'Amélie Nothomb, si ce n'est "Stupeur et tremblements" que j'ai beaucoup aimé, parce que là, je crois qu'elle a atteint pleinement un objectif d'écrivain: rendre compte de l'état de la société actuelle - comme l'aurait fait un romancier naturaliste, mais en plus concis ... Heureusement !!!

Vous vous imaginez un Amélie Nothomb ayant l'épaisseur d'un Balzac? C'est ses éditeurs qui ne seraient pas d'accord...

J'ai beau me torturer les méninges sur ce sujet... Disais-je et puis, si, quelque chose est sorti, mais c'est un peu (trop!) long à lire... Ca va être dur d'arriver au bout de ce texte, pauvres lecteurs, je compatis... Confidence pour confidence: à votre place, j'aurais déjà pris la fuite !!!

Tuyau de copine : Lis "Acide sulfurique" par ta compatriote Sanspouce. Tu ne regrettras pas.

Pour le reste, hmm. Perso, je trouve Stendahl aussi potineur (ou sensationalisé) que certains Harlequins, et nous savons que Balzac était payé par le mot, d'où sa verbosité prodigieuse (et parfois assommante). Pas facile.

Le goûts et les couleurs, donc. En littérature comme ailleurs.

Quant à la Chick Lit, je te comprends ! Pour ma maîtrise, j'ai lu beaucoup de Françaises. C'était rafraîchissant, surtout après tant d'années de lecture des Dead White Males.

Eh bien justement, j'aime bien Jennifer Weiner. Ses héroïnes sont souvent des anti-héroïnes. Elle aborde les difficultés des premières maternités avec une franchise stupéfiante (j'étais aussi maladroite que ses héroïnes... Et donner le bain à un bébé était une épreuve invraisemblable...) - elle situe souvent ses histoires dans des familles juives, pas que, mais il y a tout l'humour qui me rappelle celui de la culture askénaze (que je connais mieux); et puis, elle a une manière de parler des villes et des régions bien à elle. Du coup, je me balade (virtuellement) à Cape Cod en me disant que j'aimerais vraiment bien voir certains de ces endroits. Ce doit être géant ! Enfin, je me l'imagine...

"Les illusions perdues" de Balzac, cela commence par la description du travail dans une imprimerie du XIXème siècle... Pendant une centaine de pages, et la typographie est serrée... J'en avais le vertige. Et dire que j'ai connu des gens qui faisaient un mémoire sur "La comédie humaine" !!!

Je la connais de nom, mais je ne l'ai pas lue. Je n'ai pas aimé le film "In Her Shoes", alors, je ne sais pas si ses livres me plairaient ou non. En tout cas, hourrah ! pour elle d'avoir une fan comme toi !

J'ai vu "In her shoes" aussi et je n'ai pas aimé non plus. Comme dans toute adaptation d'un roman au cinéma, des passages importants ont été gommés. Une des actrices a été vraiment trop enlaidie, il y a des infidélités... Bref. Ceci dit, ce n'est pas un grand roman, c'est celui que j'aime le moins jusqu'à présent, et de toute façon, il y a des éléments dans ces romans qui sont téléphonés (genre, le père biologique d'une héroïne est un homme politique qui devient président, etc. etc.)

Bof... Bof... Mon article est trop long, il ne suscite pas beaucoup de réactions...

Sûrement trop long, trop décousu, mauvais! Mauvais! Peut-être ne suis-je plus crédible quand il s'agit de défendre ou de parler littérature, j'aurais mieux fait de laisser passer cette consigne... Mais pour le moment, tout ce que je fais n'est pas très très bon...

Non, non Pivoine, c'est très intéressant. Il y a une immense sincérité dans ta littérature et j'ai bien aimé ton texte.

Mais, et ça n'a rien à voir, que fait Bécassine en Belgique ?

Bonsoir PivoineBlanche,

J'ai aimé ton article, j'y ai appris qu'un style de littérature se nommait "Chick Lit", et j'ai cherché sur le net pour avoir des infos (heu, je suis assez nulle en littérature, même si je lis beaucoup !).

Tu ne t'es pas torturé les méninges pour rien, et je n'ai pas pris la fuite, au contraire !

PS : c'est quoi une "PAL" ?

Hi hi hi Silhène ravie de pouvoir te renseigner sur la PAL (pile à lire!!!!) parce que la Chick List ça ne me parlait pas du tout moi non plus! Et ton article Pivoine Blanche moi il me plait bien. Le genre bric à brac en vrac, ça ressemble à ma façon de penser et de....ranger alors j'adore et depuis que j'ai découvert que Fottorino cautionnait ça dans son bouquin ça m'a décomplexé! Bon d'accord j'en fais un peu trop avec Fottorino mais bon ça m'a permis de faire mon premier texte sur le kaléblog alors...

Merci Joe, tantôt, je voyais tout en gris, maintenant, cela va mieux. Merci !

J'adore Bécassine - assez curieusement, j'ai lu tous les livres de Bécassine dans mon enfance, mon préféré ayant été bien sûr "Bécassine aux bains de mer". Nous avions aussi les albums de "Nane" d'André Lichtenberger et beaucoup d'autres auteurs qui publiaient dans "La semaine de Suzette".

Silhène - je ne connaissais pas la chick list jusqu'à il y a peu de temps. (Sauf que j'avais lu "le diable s'habille en Prada" qui en est un exemple mais je n'aime pas les autres lives de Lauren Weisberger). Ce n'est pas un grand genre littéraire, apparemment, mais tout de même un phénomène de société. Parce que c'est une littérature comme une photo flash de la société d'aujourd'hui.

Citation :

Peut-être ne suis-je plus crédible quand il s'agit de défendre ou de parler littérature, j'aurais mieux fait de laisser passer cette consigne...

Pas du tout ! J'aime bien la manière dont tu parles de ce sujet pas si facile.
Et comme Silhène et Plumentête, j'y ai découvert la Chick List.

Décidément, la relecture des textes de cette consigne s'avère utile pour en apprécier la teneur de chacun .

Déjà le titre du sujet "cercle é3 du roman" interpelle. A ce propos, je considère que le roman permet de découvrir le contexte de telle ou telle époque, situation. Quand tu évoques les Rougon-Macquart, c'est la collection qui nous a fait glisser, ma femme et moi du style San-Antonio à Zola, Balzac et plus tard, les ouvrages contemporains .
Quant à la poésie, avant de devenir un assidu de kalé, je n'étais pas vraiment attiré par le poème. L'appétit vient en mangeant, dit-on ... Je porte aujourd'hui un autre regard sur la poésie, d'autant que je m'y essaie timidement .

Personnellement j'ai bien aimé :

- "souffle moi dans le baigneur" de Armand Mémoiunecouche
- " Prend moi par l'arrière" de Harold Moiunepell.
- "L'Arrière Train siflera trois fois" du Dr Butagaz

En lisant ton texte je me suis fait plein de complexes tant tu parlais de gens et de choses que je ne connaissais pas... Je m'en suis remise en lisant le comm d'AlainX: un vrai voyou ce garçon!
Fait du chahut au fond de la classe de Kalé pendant le cours de littérature.

Si si, j'ai moi aussi lu ton texte avec intérêt et plaisir ! Mais je dois avouer que je suis moins sensible à la poésie qu'au roman, il m'est donc un peu difficile de commenter.
ça me fait penser que Verlaine, d'ailleurs, distinguait la poésie de la littérature, dans la fameuse citation. Tout le reste n'est que littérature. Seule la poésie est élevée ! (enfin, c'est comme ça que je l'ai compris)

En plus, je lis aussi relativement peu de "chick list", du moins, des livres catalogués comme tels (mais de ce que j'appelle des "livres faciles" (de la fantaisy, en ce qui me concerne), ça oui, j'en avale !). Mais ta façon de les voir comme des témoignages du temps m'intéresse et me rend curieuse d'en lire un ou deux !


Je trouve moi aussi difficile (impossible ?) de savoir quels livres aujourd'hui feront partie des anthologies de demain. J'aimerai être une petite souris du futur, pour ça (non pas pour forcement me précipiter sur ceux qui auront été retenus, d'ailleurs. juste par curiosité)

Pivoine, si je n'ai pas encore comment-the, c'est que j'atterissais a peine (en peine? non, meme pas) quand tu l'as pose et que j'ai la tete tres souvent ailleurs car trop de choses demandent attention.

J'aime beaucoup en plus de ton texte, la discussion et commentaires qui ont suivis. Cette consigne fait un bien fou on dirait pour permettre a chacun de se (re)situer [pour un polard: si tuer].

Je lis dix fois moins que la plupart de Kale, je sens, because mon cerveau sature hyper rapidement et je devrais tout lire en petites doses. J'aime enormememt ta plume et j'ai comme envie de te dire de la laisser couler sans te soucier de si elle se situe dans quelque forme de literature que ce soit. Cette 'fraicheur' que tu evoques par ailleurs est un signe sur au moins d'etre original et de ne pas reproduire ce qui a force d'etre repete ne peut que s'empoussierer.

Quant a ta poesie....